Dans les années 30, tous les murs de Paris et des provinces furent rapidement couverts d'une image qui devint le symbole de la lutte des républicains contre la Monarchie de Juillet et le roi Louis-Philippe. Elle représentait un fruit sous quatre formes.
Particularités
Gravure inspirée par une œuvre de Philipon, représentant la métamorphose en quatre étapes du visage du roi ; manière de dénoncer son inefficacité au fil du temps : il est devenu inerte et incapable de faire la moindre chose pour la France et son peuple.
Le "roi-citoyen" avait des besoins financiers considérables, son avarice était célèbre. La corruption électorale (députés achetés par le gouvernement) était fréquente. Cette caricature valut à Daumier un séjour de 6 mois à la prison Sainte-Pélagie.
Particularités
Image du roi sur sa chaise percée (son trône !); il avale avec l'appétit d'un géant les sacs d'or prélevés sur le peuple, et les défèque en titres et décorations destinés aux privilégiés présents dans les excréments du roi, devant la Chambre des députés.
Louis-Philippe avait fait connaître dès 1831, dans un discours très maladroit, son intention de "se tenir dans un juste milieu également éloigné des excès du pouvoir populaire et des abus du pouvoir royal".
Particularités
Série de 36 bustes en terre cuite colorée caricaturant les principaux personnages politiques de la monarchie de Juillet. Parmi eux, Falloux, Guizot, Royer-Collard. Le titre donné à cette série est évidemment ironique.
L'élection législative de 1834 fait suite à la dissolution de l'Assemblée nationale par Louis-Philippe afin de réduire l'opposition républicaine. La majorité orléaniste en sortit renforcée. Daumier sous-titre "l'Assemblée improstituée de 1834".
Particularités
Image de la Chambre des Députés : une assemblée de bourgeois nantis dont l'embonpoint est significatif. Daumier force les traits pour mieux révéler la personnalité profonde et, par conséquence, les tares du régime que ces hommes représentent.
14 avril 1834, à Paris. L'armée a mission de réprimer une émeute anti-gouvernementale. Dans une rue (aujourd'hui rue Beaubourg), les militaires massacrent les habitants d'un immeuble en réponse à un coup de feu tiré d'une fenêtre sur un officier.
Particularités
Gravure montrant un homme mort, qui en glissant de son lit a écrasé un bébé sous son poids ; on aperçoit le visage d'un vieillard, mort lui aussi. Louis-Philippe fit détruire les exemplaires de cette gravure, qui dénonçait la violence de la répression.
Balzac et Daumier se rencontrent dès 1830 : ils travaillent pour les mêmes journaux ( La Silhouette, Le Charivari). Ils s'apprécient bien qu'ils ne soient pas du même bord politique (Balzac est légitimiste, Daumier républicain )
Particularités
Caricature destinée à illustrer un grand roman de Balzac : Daumier en représente le personnage central, un vieillard éteint, hagard, au visage pâle et au regard vide.
Appelé aussi "Les Fugitifs", ce bas-relief évoque peut-être la déportation massive dans les colonies à la suite des journées insurrectionnelles de 1848, ou le mouvement d'émigration vers le Nouveau-Monde, en tout cas, un départ ou un exil collectif.
Particularités
Représentation d'un départ ou d'une fuite de personnages nus, emportant sur leur tête ou leurs épaules des paquets pesants. Evocation des tribulations de la vie, de l'exode, de la fuite, du déracinement.
La formule latine qui signifie "Voici l'homme" est celle qu'utilise Ponce-Pilate dans l'Evangile de Jean, pour présenter à la foule Jésus flagellé et couronné d'épines.
Particularités
Tableau religieux inattendu chez Daumier. Contraste entre le geste théâtral de Ponce- Pilate et la douceur calme de Jésus. Dénonciation de la veulerie et de l'inconscience d'une foule prête à suivre les injonctions du pouvoir et condamner un innocent.
En 1850, les républicains sont inquiets de l'ascension politique du neveu de l'empereur Napoléon. Des agents électoraux s'infiltrent dans la population pour répandre les idées bonapartistes ; ils sont partisans du militarisme et du césarisme napoléonien.
Particularités
Statuette-caricature d'un colonel en demi-solde, agent de propagande, provocateur et espion au service de la cause bonapartiste. Avec sa moustache à l'impériale, il est l'emblème de l'ennemi que combat Daumier, républicain convaincu.
Le travail urbain, notamment le travail des femmes, est particulièrement pénible sous le second empire. Daumier s'intéresse aux classes laborieuses et défavorisées et certains tableaux sont un commentaire de la vie sociale de son temps.
Particularités
Tableau montrant la difficulté du travail accompli par cette femme qui remonte par un raide escalier du quai de la Seine où elle a lavé son linge ; son corps se courbe sous la fatigue ; seule la présence de l'enfant apporte un peu de tendresse.
En été, les chemins de fer proposaient des voyages spéciaux de Paris à la mer. On partait le samedi matin à 6h30 (arrivée au Havre à 11h30). On revenait le lendemain dimanche (départ du Havre à 6h30 ; arrivée à Paris à 11h50).
Particularités
Gravure montrant une foule de gens qui se bousculent et se battent pour monter dans un train. On y lit "Quand après des assauts infructueux on parvient enfin à conquérir une place dans le train, on éprouve un premier et bien vif plaisir".
Ces valets de comédie viennent de la comédie italienne et apparaissent pour la première fois dans une pièce de Paul Scarron.
Particularités
Tableau montrant la joyeuse complicité et la roublardise souriante de deux valets qui se réjouissent déjà des bons tours qu'ils vont jouer à leurs maîtres. Ce tableau eut un grand succès et contribua à la renommée de Daumier.
C'est l'époque héroïque du chemin de fer, symbole de la révolution industrielle et du progrès, entraînant l'enrichissement des uns et l'appauvrissement des autres.
Particularités
Tableau montrant des voyageurs assis dans la voiture la plus inconfortable des chemins de fer, celle où s'entassent les pauvres : enfants ensommeillés, visages tirés, regards sombres et accusateurs : dénonciation de la misère des classes déshéritées.
L'Espagne est à la mode : elle n'est plus seulement perçue comme le pays de l'inquisition, antagoniste des Lumières ; elle est devenue le pays de l'héroïsme et de l'énergie.
Particularités
Tableau représentant le célèbre héros de Cervantès ; on devine la silhouette de son valet dans le lointain. Ce personnage de chevalier errant fascinait Daumier qui lui a consacré 29 peintures et 41 dessins.
Le 2 septembre 1870, après cinq semaines de guerre contre les Prussiens, l'empereur donne à l'armée épuisée de Mac-Mahon l'ordre de se rendre. Lui-même est fait prisonnier. A Paris, il est déchu, la république est proclamée.
Particularités
Caricature représentant la défaite : un énorme casque à pointe prussien écrase une minuscule forteresse française.