10 janvier 1967. Dans une conférence de presse, à l'aube d'une campagne législative qui s'annonce difficile pour le pouvoir en place, Giscard prend ses distances avec le chef historique de la majorité, et refuse de lui accorder une confiance aveugle.
Commentaire
Formule par laquelle Giscard définit sa position dans la majorité gaulliste de l'époque : contrairement aux inconditionnels, "les godillots", il conserve sa liberté de critique, même s'il souhaite rester dans cette majorité.
La France souhaite être gouvernée au centre (2 / 13)
Citation
La France souhaite être gouvernée au centre
Contexte
8 octobre 1972. Dans un discours prononcé à Charenton, Giscard lance cette idée simple, assez paradoxale dans un pays fortement bipolarisé et traditionnellement divisé en deux grandes forces antagonistes, la droite et la gauche.
Commentaire
Giscard répètera ce thème central de sa pensée politique ; il a choisi "la ligne du juste milieu, celle de la synthèse des propositions, de la mobilisation des forces pour aider la France et non pour la déchirer, une ligne de paix et d'entente".
Je voudrais regarder la France au fond des yeux (3 / 13)
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Je voudrais regarder la France au fond des yeux, lui dire mon message et écouter le sien.
Contexte
16 avril 1974. Phrase prononcée à Chamalières, village auvergnat dont Giscard est le maire, dans l'allocution adressée aux Français pour leur annoncer sa première candidature à l'élection présidentielle.
Commentaire
En annonçant sa première candidature à l'élection présidentielle, Giscard exprime sa volonté d'engager avec le pays une relation directe, un dialogue fondé sur la confiance, la loyauté, et la franchise.
Vous n'avez pas le monopole du coeur (4 / 13)
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Vous n'avez pas, Monsieur Mitterrand, le monopole du coeur, vous ne l'avez pas.
Contexte
10 mai 1974. Dans le débat de l'entre-deux tours, le premier du genre, Giscard lance cette
réplique à son adversaire socialiste qui a déclaré qu'une meilleure répartition des richesses était "une question d'intelligence, mais aussi une affaire de cœur".
Commentaire
Réplique grâce à laquelle, peut-être, Giscard remporta l'élection de 1974, d'une courte tête (50,8% des voix). Le socialiste reconnut avoir été déstabilisé : "J'ai perdu à ce moment-là 300 000 voix".
La prison, c'est la privation de la liberté d'aller et venir, et rien d'autre. (5 / 13)
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La prison, c'est la privation de la liberté d'aller et venir, et rien d'autre.
Contexte
10 août 1974. Déclaration de Giscard lors d'une visite à la prison de Saint-Paul à Lyon : plusieurs manifestations de prisonniers venaient d'attirer l'attention sur l'inhumanité des conditions de détention en France.
Commentaire
Après Giscard, aucun chef d'Etat n'est allé à la rencontre des personnes détenues. Les rapports du contrôleur général des prisons révèlent que les droits fondamentaux des personnes privées de liberté sont, aujourd'hui encore, loin d'être respectés.
Salut à toi, 1975 (6 / 13)
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Salut à toi, 1975
Contexte
31 décembre 1974. Pour la première fois, le nouveau Président s'adresse aux Français lors de la cérémonie traditionnelle des vœux de nouvel an.
Commentaire
Giscard veut incarner la modernité. Pour sa première allocution de nouvel an, sa présentation (assis jambes croisées devant un âtre flamboyant) et l'apostrophe primesautière qu'il lance à la nouvelle année, rompent avec les habitudes.
Ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l'Histoire. (7 / 13)
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Ne nous laissons pas accabler par les rhumatismes de l'Histoire.
Contexte
31 décembre 1976. Pour la troisième fois, Giscard adresse ses vœux télévisés de nouvel an aux Français : il les invite à se débarrasser du poids du passé pour se tourner résolument vers l'avenir.
Commentaire
Giscard, contrairement aux autres Présidents, n'assigne à l'histoire aucune fonction pédagogique ou thérapeutique : une nation ne peut se tourner vers l'avenir si elle ressasse constamment son histoire. Lui, il est jeune, moderne, et va de l'avant.
Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison. (8 / 13)
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Il faut laisser les choses basses mourir de leur propre poison.
Contexte
27 novembre 1979, Sur Antenne 2, Giscard est interrogé sur une révélation du Canard enchaîné : en 1973, il a reçu des diamants en cadeau de Bokassa, président de l'État centrafricain.
Commentaire
Le système de défense adopté par Giscard dans cette affaire a été de ne pas se défendre. Ce mépris silencieux de l'accusation l'a finalement rendu suspect. "J'imaginais que les Français écarteraient d'eux-mêmes l'hypothèse d'une telle médiocrité".
Au revoir (9 / 13)
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Au revoir
Contexte
19 mai 1981. Giscard n'a pas été réélu. Terminant son message de départ, il prononce sur un ton sinistre, après un long silence, le mot final. Puis il se lève et quitte le studio, la caméra filmant son fauteuil vide, tandis que retentit la Marseillaise.
Commentaire
Dernière scène du septennat de Giscard, généralement jugée grandiloquente et théâtrale. "De l'insolence à l'égard du peuple" (F. Mitterrand), "un scénario un peu funèbre" (J.M. Rouart), "l'allure du roi Lear" (d'Ormesson).
On ne guérit pas les plaies en les léchant avec une langue de bois. (10 / 13)
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On ne guérit pas les plaies en les léchant avec une langue de bois.
Contexte
7 novembre 1984, dans l'émission télévisée "Face à la 3", Giscard est interrogé par 3 journalistes. Alain Duhamel lui demande comment il explique et comment il vit l'échec subi trois ans plus tôt.
Commentaire
Confidence faite trois ans après l'échec de 1981 : la douleur est encore vive, Giscard est inconsolable et vit comme une injustice le non-renouvellement de son mandat. Il a beau s'interroger lucidement et regarder les choses en face, il ne comprend pas.
À mon âge l'immortalité est devenue une valeur refuge (11 / 13)
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À mon âge l'immortalité est devenue une valeur refuge
Contexte
15 décembre 2004 . Réception de Valéry Giscard d'Estaing à l'Académie française, à l'âge de 78 ans. Il a été élu au premier tour, le 11 décembre 2003, au fauteuil de Léopold Sédar Senghor.
Commentaire
L'élection de Giscard à l'Académie Française sera jugée par certains "scandaleuse, honteuse, absurde, grotesque". Le talent littéraire du jeune romancier aura sans doute moins compté que l'action politique et l'intelligence de l'homme d'Etat.
C'est un texte facilement lisible, limpide et assez joliment écrit (12 / 13)
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C'est un texte facilement lisible, limpide et assez joliment écrit : je le dis d'autant plus aisément que c'est moi qui l'ai écrit.
Contexte
2005. Giscard parle ici du texte de la Constitution européenne. Le chef de l'Etat, Jacques Chirac, a fait désigner le nouvel académicien pour diriger la commission chargée de rédiger le projet de Constitution européenne.
Commentaire
Plutôt fier de lui, l'académicien ! Cette réplique remporte le prix spécial du jury de l'humour politique 2005.
C'est une bonne idée d'avoir choisi le référendum, à condition que la réponse soit oui (13 / 13)
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C'est une bonne idée d'avoir choisi le référendum, à condition que la réponse soit oui.
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6 mai 2005 : réflexion de Giscard sur le choix fait par 10 pays dont la France, de recourir au référendum plutôt qu'à la voix parlementaire, pour la ratification du projet de constitution européenne, adopté par les chefs d'Etat des 25 pays membres.
Commentaire
L'humour cache mal le reproche fait à Jacques Chirac et aux autres chefs d'Etat qui, en choisissant le référendum pour donner plus de poids au texte, ont peut-être pris un trop grand risque, Effectivement, le NON l'emporte en France par 55% des voix.