Mademoiselle de Champmeslé (Marie Desmares) (1 / 14)
Comédienne
Mademoiselle de Champmeslé
Dates
1642 à Rouen-1698 à Auteuil
Particularités
Maîtresse de Racine, elle joue tous les grands rôles féminins écrits pour elle, jusqu'à Phèdre, son triomphe. Elle chante littéralement son texte, avec les accents déchirants que lui a enseignés Racine lui-même.
Hommages
La Fontaine : "Est-il quelqu'un que votre voix n'enchante ?/ S'en trouve-t-il une autre aussi touchante ,/ Une autre enfin allant si droit au cœur ? " - Lully obligeait les cantatrices de son opéra à aller écouter "la petite merveille".
Sa diction simple, noble et naturelle s'oppose à la déclamation chantante et emphatique de l'époque. Elle est la coqueluche du public, qui refuse de la voir jouer dans la comédie (elle devra renoncer à jouer Célimène) tant elle excelle dans la tragédie.
Hommages
L'Eglise lui ayant refusé un enterrement chrétien, Voltaire s'indigne : "Et dans un champ profane on jette à l'aventure / De ce corps si chéri les restes immortels ! /Dieux ! Pourquoi mon pays n'est-il plus la patrie / Et de la gloire et des talents ?
On ignore tout de son enfance. Elle fut une grande tragédienne sans avoir jamais appris le métier. Rivale acharnée de la Clairon, ses rôles de prédilection étaient Athalie, Clytemnestre, Agrippine.
Hommages
Voltaire, après une représentation de Sémiramis à Versailles qui fit fondre en larmes la famille royale :" Ce n'est pas moi qui ai fait la pièce, c'est Mademoiselle Dumesnil".
Vaniteuse, elle disait de la Pompadour "Elle doit sa royauté au hasard, je dois la mienne au génie". Elle fut en effet une reine du théâtre, adulée par tous. Après une carrière éblouissante, elle finit pourtant sa vie dans la misère.
Hommages
Bachaumont : "Elle est toujours l'héroïne ; dès qu'elle apparaît, elle est applaudie à tout rompre ; c'est l'ouvrage le plus fini de l'art ; c'est Mélpomène arrangée par Phidias" / Elle a inspiré Charles-André Van Loo, qui l'a peinte en Médée.
Mademoiselle Mars (Anne-Françoise Boutet) (5 / 14)
Comédienne
Mademoiselle Mars
Dates
1779 à Paris-1847 à Paris
Particularités
Actrice favorite de Napoléon, on la surnommait Le Diamant. Elle triompha en Dona Sol à la création d'Hernani mais irrita Hugo en refusant de dire "Vous êtes mon lion superbe et généreux", et en lançant : "Vous êtes mon seigneur vaillant et généreux".
Hommages
Legouvé : "Elle choisissait dans une scène le mot qui la résumait le mieux, puis elle concentrait sur ce mot toute sa puissance vocale, toute sa force d'expression comme avec un verre de lentille on fait converger tous les rayons sur un seul point".
Mademoiselle George (Marguerite-Joséphine Weimer) (6 / 14)
Comédienne
Mademoiselle George
Dates
1787 à Bayeux-1867 à Passy
Particularités
Elle séduisait par sa voix chaude et flexible, son jeu simple et naturel. Elle eut une longue liaison avec Napoléon, qui vint plus de 270 fois la voir jouer chez Molière. Elle se vanta d'avoir proposé à l'Empereur de le suivre à Sainte-Hélène.
Hommages
Hugo : "Elle crée, dans la création même du poète, quelque chose qui étonne et qui ravit l'auteur lui-même. Elle caresse, elle effraie, elle attendrit, et c'est un miracle que la même femme qui vient de vous faire tant frémir vous fasse tant pleurer".
Elle fut la grande comédienne du drame romantique, qui magnétisait le public par ses élans de passion ; elle triompha dans les rôles de Dona Sol (Hernani) et Kitty Bell (Chatterton). Elle fut l'amie de George Sand et la maîtresse d'Alfred de Vigny.
Hommages
Théophile Gautier : "Elle avait des cris d'une vérité poignante, des sanglots à briser la poitrine, des intonations si naturelles, des larmes si sincères, que le théâtre était oublié et qu'on ne pouvait croire à une douleur de convention".
Née dans la misère, remarquée pour sa "voix de bronze", elle devient, malgré un physique disgracieux, la plus grande tragédienne de son temps. Elle fait en Europe et en Amérique des tournées épuisantes et meurt à 37 ans, rongée par la phtisie.
Hommages
Alfred de Musset : "Elle ne déclame point, elle parle. Où a-t-elle appris le secret d'une émotion si forte et si juste ?" / Charlotte Brontë : "Dans chacun de ses yeux habitait un démon. La Haine, le Meurtre, la Folie incarnée, elle était cela."
Artiste de la Belle Epoque, comédienne dans l'âme, spécialisée dans les rôles de grande coquette (Célimène notamment), elle passe du théâtre au music-hall ("L'ai-je bien descendu?" c'est elle !) et finit religieuse (Sœur Cécile de l'Enfant-Jésus).
Hommages
Oscar Wilde : "Vous étiez devenu un mythe que je ne pouvais plus approcher. Pour moi, vous étiez toutes les déesses, tous les êtres, tous les sexes et toutes les âmes."
Sarah Bernhardt (Henriette-Marie-Sarah Bernhardt) (10 / 14)
Comédienne
Sarah Bernhardt
Dates
1844 à Paris-1923 à Paris
Particularités
Née de père inconnu et d'une mère "courtisane", elle devint une artiste d'exception, fantasque, imprévisible, obsédée par la mort, dormant dans un cercueil, admirée par Gambetta, Flaubert, Rostand, Proust, Freud, Wilde, Clemenceau, Guitry...
Hommages
Sacha Guitry : "Après notre père et notre mère, Madame Sarah était la personne la plus importante à nos yeux. Qu'on veuille la comparer à d'autres actrices, qu'on la discute ou qu'on la blâme, cela m'est odieux, il m'est impossible de le supporter."
Elle entre à la Comédie-Française en 1921, à 21 ans, et elle y joue 127 rôles, avant de la quitter en 1946 pour fonder avec son mari, Jean-Louis Barrault, une célèbre compagnie, qui s'installe au théâtre Marigny.
Hommages
En 1964, elle reçoit le Prix du Syndicat de la critique dans la catégorie "Meilleure comédienne" pour "Oh les beaux jours !". En 1972, elle reçoit le Grand Prix national du théâtre.
Elle est pensionnaire à la Comédie-Française de 1954 à 1958. Mais sollicitée par le cinéma, elle quitte la Maison bien qu'on lui ait proposé le sociétariat : "Ne m'empêchez pas de tourner, répond-elle. Moi, je suis omnivore, je veux être libre."
Hommages
Jean Cocteau, qui lui a offert le rôle de Margot dans La Machine à écrire, découvre en elle "le plus beau tempérament de l'après-guerre".
Actrice dont la carrière dura 81 ans. Entrée à la Comédie-Française en 1932, elle y est sociétaire de 1939 à 1962, mais est revenue y jouer en 1980 et pour des lectures jusqu'en 2011. Sa carrière au cinéma est aussi importante.
Hommages
Grand officier de la Légion d'honneur, Officier de l'ordre des Arts et des Lettres, grand Croix de l'ordre national du Mérite. A obtenu la médaille de vermeil de la Ville de Paris. A reçu un Molière d'honneur en 2003 pour l'ensemble de sa carrière.
Pensionnaire de la Comédie-Française à 17 ans, elle se révèle dans le rôle d'Agnès "toute de spontanéité et parfaite en ingénue rouée". Elle est émouvante dans Ondine de Giraudoux. Mais happée par le cinéma, elle quitte le Français au bout de trois ans.
Hommages
En 1973, elle reçoit le Prix du Syndicat de la critique, dans la catégorie "Meilleure comédienne" pour L'Ecole des femmes. Multiples autres récompenses obtenues pour ses prestations au cinéma.