Hétaïre d'une grande beauté qui aurait servi de modèle à Praxitèle et Apelle. Accusée d'impiété, elle fut défendue par son amant, l'orateur Hypéride : sentant la cause perdue, il la dénuda devant les juges. Fascinés, ceux-ci l'acquittèrent aussitôt.
Postérité
Elle a inspiré en 1861 un tableau à Jean-Léon Gérôme, qui la montre nue devant l'Aréopage, dans la scène la plus connue de son existence.
Prostituée d'Alexandrie, qui fut convertie par un moine, saint Panulphe, Il conduisit la pécheresse publique dans un couvent où elle fit pénitence. Elle fut béatifiée : l'église grecque honore cette sainte le 7 octobre.
Postérité
Cette prostituée égyptienne a inspiré à Jules Massenet l'opéra qui comporte le célébrissime solo de violon appelé "La Méditation de ..." ainsi que le grand air de l'héroïne devant son miroir "Dis-moi que je suis belle".
Courtisane dont le salon rassemble tout ce que Paris a de plus galant et de plus spirituel. Amie et rivale de Ninon de Lenclos, elle compte parmi ses amants Cinq-Mars, le duc de Buckingham, le Grand Condé, Saint-Evremond, et le cardinal de Richelieu.
Postérité
Le nom de cette courtisane parisienne est le titre d'un drame en 5 actes et en vers, de Victor Hugo (1831), duquel Ponchielli a tiré un opéra (1895). Elle a peut-être inspiré à Alexandre Dumas le personnage de Milady, dans Les Trois Mousquetaires.
Courtisane du Grand Siècle, salonnière, épistolière, mécène. Elle classe ses amants en "payeurs", "martyrs" (soupirants éconduits), "caprices" (élus du moment). Ses "cinq à neuf" quotidiens sont fréquentés par les grands esprits du temps.
Postérité
Cette courtisane écrivaine a laissé plusieurs volumes de lettres. Elle est, avec Marion Delorme, une des héroïnes du film d'Abel Gance, écrit en alexandrins, "Cyrano et d'Artagnan", sorti en 1964. Elle est l'héroïne de plusieurs pièces de théâtre.
1819 à Moscou-1884 au château de Neudeck (Silésie, aujourd'hui en Pologne)
Particularités
Née de parents polonais, connue sous le nom de son second mari, comblée de présents par ses riches amants. L'un d'eux lui fait construire un hôtel sur les Champs-Elysées et lui offre le château de Pontchartrain comme maison de campagne.
Postérité
On visite encore l'hôtel portant le nom de cette courtisane, 25 avenue des Champs-Elysées. Il était surnommé "Qui paye y va". Les frères Goncourt l'appellent "le Louvre du cul". Avant son achèvement, Dumas dit " C'est presque fini, il manque le trottoir".
Sous un nom d'emprunt, cette comtesse d'origine irlandaise, est une danseuse exotique et une courtisane connue pour avoir été la maîtresse du roi Louis Ier de Bavière. Son influence ruineuse soulève une révolution qui contraint le roi à abdiquer.
Postérité
Elle est incarnée par Martine Carol en 1955 dans un film de Max Ophuls, et par Anouk Aimée en 1961 dans un film de Jacques Demy. Jacques Laurent raconte sa "Vie extraordinaire" en 1972.
Très pauvre mais très belle, Alphonsine Plessis est à 16 ans la courtisane la plus convoitée et la plus onéreuse de Paris. Alexandre Dumas fils et Franz Liszt sont ses plus célèbres amants. Rongée par la phtisie, ruinée, abandonnée, elle meurt à 23 ans.
Postérité
Elle a inspiré à Dumas fils, son ancien amant, le personnage de Marguerite Gautier, dans La Dame aux camélias ; à Verdi, son opéra La Traviata ; à Mauro Bolognini, un film où le rôle de la courtisane est tenu par Isabelle Huppert.
Connue sous un sobriquet emprunté à la reine de Tahiti, Elise Sergent est une courtisane des années 1840. Au bal Mabille, elle danse la polka avec une fougue qui séduit Théophile Gautier, Eugène Sue, Baudelaire. Tuberculeuse, elle meurt à 22 ans.
Postérité
Cette "polkeuse" au teint bistre et à l'épaisse chevelure noire inspire les poètes Banville, Baudelaire. Heinrich Heine décrit la majesté de son entrée sur la piste du Mabille, puis la grâce et l'énergie de la danseuse qu'il compare à la Salomé biblique.
Aristocrate piémontaise, qui fait la conquête de Napoléon III, mission confiée par Cavour pour obtenir l'appui de la France en faveur de l'unité italienne. Elle séduit toutes les cours d'Europe, mais ne supporte pas de vieillir et meurt dans la misère.
Postérité
Alain Decaux et Jean Tulard ont écrit des biographies de cette courtisane d'origine italienne. Jeanne Moreau a représenté ce personnage dans un film de Josée Dayan (2009).
Danseuse de cabaret d'origine espagnole, courtisane dont on ne parle qu'en la qualifiant de "Belle". Parmi ses amants, Edouard VII, Léopold II, le grand duc Nicolas de Russie, Aristide Briand, Gabriele d'Annunzio. Elle se ruine au jeu et meurt misérable.
Postérité
Un film de Richard Pottier, sorti en 1954, rend hommage à "La Belle ...", avant même sa disparition. L'actrice Maria Félix y joue le personnage de la courtisane qui faisait tourner les têtes, et est responsable de plusieurs duels et suicides.
1869 à Beaucourt (Territoire de Belfort)-1954 à Hove (Sussex,Royaume-Uni)
Particularités
Figure de la vie parisienne, dont le salon est fréquenté par Gounod, Lesseps, Massenet, Zola, et surtout connue pour avoir été la maîtresse de Félix Faure, dont elle cause involontairement la mort. Elle y gagne le sobriquet de "la pompe funèbre" !
Postérité
Des ouvrages d'Alain Decaux, Pierre Darmon, Armand Lanoux évoquent le destin de cette salonnière et demi-mondaine. En 2009, dans le téléfilm "La Maîtresse du Président", son personnage est interprété par Cristiana Reali.
1869 à La Flèche (Sarthe)-1950 à Lausanne (Suisse)
Particularités
Princesse Ghika par son second mariage, danseuse étoile aux Folies-Bergère, puis religieuse, elle est aussi une courtisane, une "horizontale de grande marque", couverte de bijoux par ses adorateurs, tel Maurice de Rothschild.
Postérité
Cette danseuse courtisane, ouvertement bisexuelle, est aussi l'auteur de romans : "L'Insaisissable", "Idylle saphique", "Yvée Lester", qui disent tous le dégoût et la souffrance de la courtisane, souffrance nécessaire pour racheter ses péchés.
Danseuse de charme que le chef de la police berlinoise convainquit d'user de ses charmes auprès de militaires français afin de leur soutirer des renseignements. Malgré ses dénégations, elle fut condamnée et fusillée en 1917.
Postérité
Son personnage de courtisane espionne a été interprété au cinéma par Greta Garbo en 1961, Jeanne Moreau en 1964 et Sylvia Kristel en 1985 ; à la télévision, par Françoise Fabian en 1964 (La caméra explore le temps).