Poète précurseur de la Pléiade, qui fut secrétaire de Marguerite d'Alençon, sœur de François Ier et future reine de Navarre, avant d'être nommé valet de chambre du roi.
Lieu et temps
Emprisonné une première fois au Châtelet pendant quatre mois en 1526 ; une seconde fois à la Conciergerie, pendant une quinzaine de jours, en octobre 1527.
Motifs
Accusé, la première fois, de s'être moqué du jeûne catholique ; seconde incarcération pour avoir tenté de délivrer un prisonnier emmené par la police.
Suite
À chacun de ses emprisonnements, ce poète adressa une habile et plaisante épitre au roi, qui le fit libérer. Par la suite, soupçonné de sympathies luthériennes, il devra s'exiler par deux fois, la première fois à Ferrare et Venise, la deuxième à Genève.
Gilbert du Motier de La Fayette (1757-1834) (2 / 10)
Prisonnier
Gilbert du Motier de La Fayette
Particularités
Officier, célèbre pour s'être engagé au côté des insurgés américains dans la guerre d'indépendance, pour avoir commandé la Garde Nationale au début de la Révolution française, et avoir soutenu l'accession au trône de Louis-Philippe.
Lieu et temps
Le général français surnommé "le héros des deux mondes" est interné par les Autrichiens en la forteresse d'Olmütz durant cinq années, de 1792 à 1797.
Motifs
Ce général, devenu suspect après le 10 août 1792, démis de son commandement par Danton qui lance un ordre d'arrestation contre lui, s'enfuit en Autriche, où il est traité en ennemi et emprisonné, comme étant un instigateur de la Révolution.
Suite
Bonaparte délivre ce général en 1797, par une clause du traité de Campoformio : élu député en 1815, il jouera un rôle capital en 1830 en introduisant le duc d'Orléans à l'Hôtel de Ville.
Soldat de la Révolution qui a remporté victoire sur victoire, a gagné la confiance de Robespierre, a reçu le titre de Sauveur de la patrie, a été nommé commandant en chef de l'armée du Rhin, avant de trahir la République au profit des royalistes.
Lieu et temps
Président du Conseil des Cinq-Cents en 1797, convaincu de collusion avec le prince de Condé, il est arrêté, et déporté à Cayenne, d'où il s'évade. Impliqué dans la conjuration de Cadoudal contre Bonaparte, il est interné au Temple.
Motifs
Trop sensible à l'argent, ce héros devient un traître qui s'est laissé séduire par les promesses mirobolantes du prince de Condé : une rente de 200 000 livres, le maréchalat, le château de Chambord, diverses décorations.
Suite
Arrêté et incarcéré à la prison du Temple le 28 février 1804, il y est retrouvé mort le 4 avril suivant. Suicide (il se serait pendu avec sa cravate) ou assassinat (commandité par Bonaparte), la question n'est pas tranchée.
Journaliste et poète du XVIIIe siècle, grand admirateur des Anciens, qui aurait voulu devenir "l'Homère des modernes", et qui résumait tout son art poétique dans ce vers : "Sur des pensers nouveaux faisons des vers antiques."
Lieu et temps
Interné à la prison Saint-Lazare, du 7 mars au 25 juillet 1794.
Motifs
Il a pris position contre le jacobinisme mené par Robespierre. Il a participé aux achats de votes de Conventionnels lors du procès de Louis XVI, et recelé des papiers de l'ambassadeur espagnol instigateur de cette opération de corruption.
Suite
Il est guillotiné le 25 juillet 1794, deux jours avant la chute de Robespierre.
Il s'est engagé dans l'armée comme simple soldat, et deviendra maréchal de France. Il participe brillamment à la guerre de Crimée (1854-55), à la campagne d'Italie (1859) à l'expédition du Mexique (1862-65). Mais sa conduite en 1870 le perdra.
Lieu et temps
Ce maréchal de France est traduit en Conseil de guerre et condamné à mort. Mac Mahon ayant commué la peine en vingt ans de prison, il est incarcéré au fort royal de l'île Sainte-Marguerite, au large de Cannes.
Motifs
Ce militaire conservateur a renoncé à poursuivre le combat pour une France devenue une république le 4 septembre, a capitulé le 28 octobre, a livré à l'envahisseur la ville de Metz sans même essayer de la défendre. C'est une trahison.
Suite
Le prisonnier réussit à s'évader de l'île Sainte-Marguerite en août 1874, avec son épouse qui partageait sa captivité. Il s'enfuit en Espagne et se réfugie à Madrid où il meurt en 1888.
Archétype du "poète maudit", à la vie amoureuse tourmentée, dont l'œuvre, par sa tonalité mélancolique et son style musical, est en résonance avec ses contemporains, peintres impressionnistes ou compositeurs.
Lieu et temps
Incarcéré en 1873 à Bruxelles jusqu'au procès. Condamné à deux ans de prison, il est transféré à la prison de Mons jusqu'en début 1875, puis libéré avec remise de peine de presque une année pour bonne conduite.
Motifs
Lors d'un voyage en Belgique, sous l'emprise de l'absinthe, il a tenté d'assassiner son ami et amant, Arthur Rimbaud, sur lequel il a tiré deux coups de révolver, le blessant au poignet.
Suite
Le poète, abandonné par Mathilde qui a obtenu le divorce, donne des leçons de français et de latin à Londres, puis à Paris, où il est reconnu comme un maître par les symbolistes. Usé par l'alcool, il finit sa vie dans la déchéance et meurt en 1896.
Amiral français, nommé par Pétain chef des Forces de Haute Mer (FHM). Il déteste les Anglais, de Gaulle, Darlan. Il ordonne, le 27 novembre 1942, le sabordage de la flotte française à Toulon, afin qu'elle ne tombe pas aux mains des Allemands.
Lieu et temps
Dès 1945, il est révoqué sans pension. Un jugement de la Haute Cour de justice le condamne à mort, mais cette peine est commuée en détention perpétuelle. Il est incarcéré à la prison de Clairvaux.
Motifs
Il a trahi en empêchant la flotte de Toulon de se rallier aux Alliés. En ordonnant le sabordage, il a suivi les consignes du ministre vichyste Gabriel Auphan, alors qu'il aurait pu tenter de rejoindre Alger en dépit de pertes probables importantes.
Suite
Après six années de détention à la prison de Clairvaux, il est gracié en 1951 par le président Vincent Auriol. Il meurt en 1977, à l'âge de 98 ans.
Général d'armée, militaire le plus décoré de France, il a baroudé en Syrie, en Indochine, participé au débarquement de Provence en 1944. Commandant en chef en Algérie, il lance, le 15 mai 1958, un "Vive de Gaulle" qui sera lourd de conséquences.
Lieu et temps
Capturé en 1962, condamné en 1963 par le haut tribunal militaire à la détention perpétuelle, interné à la prison de Tulle.
Motifs
Opposé à l'indépendance de l'Algérie, et donc à de Gaulle, il a participé au putsch des généraux d'Alger en 1961, et est devenu le chef de l'Organisation Armée Secrète qui lutte pour le maintien de l'Algérie française, et qui multiplie les attentats.
Suite
Libéré de prison en 1968, amnistié en 1982, réintégré dans ses prérogatives de général d'armée et de grand-croix de la Légion d'honneur. Il meurt en 1984.
Officier de marine français, héros de la Seconde Guerre Mondiale, martyr de la Résistance, mort pour la France, Compagnon de la Libération à titre posthume.
Lieu et temps
Ce résistant, chargé par de Gaulle d'une mission en France, est trahi par un agent du contre-espionnage allemand : arrêté, le 21 janvier 1941, à Nantes, transféré à Berlin, puis renvoyé à Paris, il est enfermé pendant sept mois au Cherche-Midi.
Motifs
Il a rejoint à Londres le général de Gaulle ; en décembre 1940, envoyé en mission en France, il a organisé à Nantes un réseau de renseignement, le réseau Nemrod, et établi la première liaison-radio entre Londres et la France occupée.
Suite
Ce héros de la Résistance est condamné à mort ainsi que huit membres de son réseau. Transféré à Fresnes, il est exécuté le 29 août 1941, à 7 heures du matin, au Mont-Valérien.
Haut fonctionnaire, il était secrétaire général à la préfecture de Gironde en 1942, époque des crimes qui seront révélés 39 ans plus tard, en 1981, alors qu'il est député et ministre du Budget, après avoir été préfet de police de Paris de 1958 à 1966.
Lieu et temps
Condamné à dix années de réclusion criminelle et à une peine financière de 4,73 millions de francs de dommages et intérêts aux parties civiles, il s'enfuit en Suisse. Arrêté, il est enfermé à la Santé, d'où il sort après trois ans pour raison médicale
Motifs
Complicité de crimes contre l'humanité. Secrétaire général à la préfecture de Gironde en 1942, il est responsable de la déportation de 1600 Juifs de Bordeaux vers le Camp de
Drancy.
Suite
Après sa libération en 2002, il vend sa maison familiale pour indemniser les parties civiles. Il meurt en 2007, à l'âge de 96 ans. Il est enterré selon ses voeux avec sa croix de légion d'honneur, ce qui soulève une nouvelle polémique à son sujet.