La fortune sourit aux audacieux (Audaces Fortuna juvat) (1 / 12)
Expression
La fortune sourit aux audacieux.
Signification
Les hommes entreprenants, à la guerre comme en amour, sont favorisés par la chance. Constatation en cas de succès, ou incitation à l'audace, la formule fait penser à l'adage "Aide-toi, le Ciel t'aidera".
Explication
Proverbe latin reformulé par Virgile (Énéide, X, 284) qui le place dans le discours qu'adresse le roi rutule Turnus à ses troupes pour les exciter au combat et relever leur courage, quand il voit approcher du rivage d'Italie les nombreux vaisseaux d'Énée.
Cela finit en queue de poisson (Desinit in piscem) (2 / 12)
Expression
Cela finit en queue de poisson.
Signification
Expression qui peut s'appliquer à toute œuvre ou entreprise qui paraît bien commencer et qui s'achève de façon décevante.
Explication
Expression qui tire son origine de l'Art poétique d'Horace (V,4) : l'auteur y compare la mauvaise poésie à une femme dont le buste serait magnifique, et le reste du corps comparable à celui d'une sirène, ce qui, pour lui, est très péjoratif.
Être César ou rien (Aut Caesar aut nihil) (3 / 12)
Expression
Être César ou rien.
Signification
Devise de tous ceux qui, dans quelque domaine que ce soit, ont l'ambition d'être les premiers.
Explication
C'était la devise d'un Borgia, le fils du pape Alexandre VI. Il prit très au sérieux son prénom synonyme d'empereur. Évêque à 17 ans, cardinal à 18, il devint un prince puissant, modèle du Prince de Machiavel pour son réalisme sans scrupules.
Une montagne qui accouche d'une souris (Parturient montes, nascetur ridiculus mus) (4 / 12)
Expression
Une montagne qui accouche d'une souris.
Signification
Formule évoquant un énorme effort n'aboutissant qu'à un résultat ridicule.
Explication
Image utilisée par Horace dans son Art poétique (139), où il conseille au poète de ne pas se lancer dans des sujets trop importants, et de ne pas se prendre pour Homère. C'est risquer d'être ridicule.
Chassez le naturel, il revient au galop (Naturam expelles furca, tamen usque recurret) (5 / 12)
Expression
Chassez le naturel, il revient au galop.
Signification
Il est impossible à un être humain de dissimuler longtemps à autrui sa vraie nature ; quelque effort qu'il fasse pour les cacher, ses véritables tendances, son vrai caractère finiront toujours par transparaître.
Explication
Cet alexandrin est la traduction faite par Destouches dans sa comédie Le Glorieux (1732), d'un vers des Épitres d'Horace (I, X, 24). La Fontaine en avait déjà donné une traduction plaisante : "Qu'on lui ferme la porte au nez, il rentrera par la fenêtre".
Pas un jour sans une ligne (Nulla dies sine linea) (6 / 12)
Expression
Pas un jour sans une ligne.
Signification
Devise des artistes conscients de la nécessité d'un travail quotidien, d'un entraînement continu. Même si elle concernait à l'origine un peintre, elle se rapporte plutôt aujourd'hui au travail des écrivains.
Explication
Proverbe latin forgé pour évoquer le travail du célèbre peintre grec Apelle, qui, d'après Pline l'Ancien (Histoire naturelle, XXXV, 84), s'entraînait quotidiennement sur un tableau à améliorer la finesse de ses traits, pour laquelle il était renommé.
Maintenant il faut boire (Nunc est bibendum) (7 / 12)
Expression
Maintenant il faut boire.
Signification
Invitation à faire la fête après un succès. Cette formule ayant été choisie comme slogan publicitaire par une marque de pneumatiques, son terme principal, devenu le nom d'un gros homme constitué de pneus, désigne toute personne un peu enveloppée.
Explication
Premier vers d'une ode d'Horace (Odes, I, 37,1) : le poète invite les Romains à déboucher une bonne bouteille de Cécube, et à fêter les dieux de Rome, pour célébrer la victoire qu'Octave vient de remporter à Actium sur Marc-Antoine et Cléopâtre.
Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent (Oderint dum metuant) (8 / 12)
Expression
Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent.
Signification
Citation employée pour caractériser l'attitude d'un tyran ou d'un dictateur, ou même de tout individu détenteur d'autorité qui fait régner l'ordre sans craindre d'être détesté.
Explication
L'empereur Caligula, dont la cruauté sanguinaire est connue, aimait, selon Suétone (Gaius, 30), répéter ce vers d'un auteur tragique. L'empereur pensait sans doute surtout aux relations détestables qu'il avait avec les sénateurs.
Si tu veux la paix, prépare la guerre (Si vis pacem, para bellum) (9 / 12)
Expression
Si tu veux la paix, prépare la guerre.
Signification
Maxime qui met en évidence la nécessité, pour qui veut vaincre ses ennemis, d'un bon entraînement militaire. Argument souvent utilisé aujourd'hui pour justifier une politique de dissuasion et une course aux armements.
Explication
Cette maxime est une adaptation d'une phrase de Végèce, auteur, au IVe siècle, d'un Epitoma rei militaris (traité d'art militaire).
Souviens-toi que tu es un homme (Memento te esse hominem) (10 / 12)
Expression
Souviens-toi que tu es un homme.
Signification
Avertissement donné à quelqu'un qui est arrivé au sommet du pouvoir ou de la gloire, pour qu'il n'ait pas "la grosse tête" ou "les chevilles qui enflent", et se souvienne qu'il n'est pas un dieu, quels que soient ses succès.
Explication
Formule qu'un esclave murmurait à l'oreille d'un général romain vainqueur, tout en tenant la couronne de laurier au-dessus de sa tête, lors de la cérémonie du triomphe, afin qu'il ne se prenne pas pour Jupiter, même s'il semblait lui être égalé.
Je crains les Danaens, même lorsqu'ils apportent des présents (Timeo Danaos, et dona ferentes (11 / 12)
Expression
Je crains les Danaens, même lorsqu'ils apportent des présents.
Signification
Expression signifiant aujourd'hui qu'il faut toujours se méfier du cadeau d'un ennemi : ça cache forcément quelque chose.
Explication
Vers de Virgile (Enéide, Il, 49) : ce sont les paroles du prêtre troyen Laocoon, lorsqu'il voulut dissuader les Troyens de faire entrer le cheval de Troie dans leurs murs. Il craignait, à juste titre, un piège des Grecs (ou Danaens).
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu (Veni, vidi, vici) (12 / 12)
Expression
Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu.
Signification
Formule employée pour évoquer une situation difficile, réglée de façon magistrale en deux temps trois mouvements.
Explication
Formule très concise par laquelle César annonça au Sénat sa
victoire, remportée rapidement, sur le roi du Pont Pharnace en 47 av.J.C. Celui-ci, bien que son armée fût supérieure en nombre, fut battu à plates coutures, et dut s'enfuir.