Emploi | Aboyeur |
Définition | Celui ou celle qui, d'une voix tonitruante et d'un ton hâbleur, faisait la publicité des attractions à l'entrée des cirques forains, pour attirer le public : "Approchez, mesdames et messieurs, venez voir le spectacle le plus extraordinaire du monde...". |
Remarque | Autres noms pour le même emploi : le "bonisseur", celui qui "bonit", qui fait du "boniment" pour attirer les badauds au spectacle, le "bonimenteur". |
Emploi | Amazone |
Définition | Femme qui monte à cheval, non pas à califourchon, mais en s'asseyant de côté, sur une selle n'ayant qu'un seul étrier. Ces belles écuyères de cirque avec leurs robes élégantes, fascinent le public par leur beauté, leur audace, leur technique. |
Remarque | Mot issu du grec et signifiant "sans sein" (a privatif + "mazos"). Il désigne, dans la mythologie des femmes guerrières occupant la région du Pont-Euxin (mer Noire), qui, dit-on, se coupaient le sein droit pour mieux manier l'arc. |
Emploi | Antipodiste |
Définition | Jongleur équilibriste qui travaille avec les pieds. Dans une position renversée, le dos collé à son siège incliné, les pieds par dessus tête, il fait rebondir boules, tonneaux, et autres objets volumineux |
Remarque | La jonglerie consistant à propulser en l'air, non pas des ustensiles divers, mais un ou plusieurs partenaires voltigeurs, est nommée Jeux icariens, du nom d'Icarie, île de la mer Égée où les athlètes grecs s'entraînaient pour les jeux d'Oympie. |
Emploi | Auguste |
Définition | Personnage ridicule, amuseur de piste, parangon de la bêtise et de la balourdise, maquillé et costumé de façon grotesque (costume trop grand, immenses chaussures), il travaille aux côtés du clown blanc, dont il est le faire-valoir et le souffre-douleur. |
Remarque | Personnage comique parfois présent tout au long du spectacle, et proposant de courts intermèdes truffés de gags entre les numéros du programme, pendant l'installation du matériel sur la piste, pour éviter les temps morts et tenir le public en haleine. |
Emploi | Banquiste |
Définition | Mot désignant une personne évoluant dans un cirque, un "circassien" : acrobate, clown, lutteur, jongleur, dresseur d'animaux, montreur d'ours. C'est que les gens du cirque ont une certaine parenté (étymologique) avec les banquiers. |
Remarque | Le même mot, issu de l'italien "banca" (banc), désigne un établissement financier et le monde du cirque : au Moyen Âge, le maniement de l'argent et les exhibitions des acrobates s'effectuaient sur le même banc (saltimbanque : "qui saute sur le banc"). |
Emploi | Belluaire |
Définition | Dompteur, qui exhibait ses bêtes dans les voitures-cages des ménageries ambulantes, et, le soir, fouet à la main, le port altier et la moustache conquérante, présentait son numéro dans le cirque, avec un mélange calculé de violence et de douceur. |
Remarque | C'était le nom, issu du mot latin signifiant "bête sauvage", donné dans la Rome antique au gladiateur qui combattait dans l'arène les lions et autres bêtes sauvages, ainsi qu'à l'esclave chargé de les soigner. |
Emploi | Contorsionniste |
Définition | Du verbe latin signifiant "se tordre". Aidé par l'extrême souplesse de ses ligaments et de ses articulations, cet athlète est capable de positions d'étirement, de flexions, de courbures extrêmes de ses membres, réalisant la dislocation de tout son corps. |
Remarque | La "souplesse avant", la "souplesse arrière" font l'objet, en Chine ou en Mongolie, d'un apprentissage dès la petite enfance, qui est un véritable dressage, impitoyable. C'est "une offense au corps donné par Dieu" (Roland Topor). |
Emploi | Cornac |
Définition | Nom de celui qui a la responsabilité des éléphants : il dresse l'animal à l'aide d'un fouet et d'un crochet (l'ankus) pour avoir raison de la peau épaisse du pachyderme. |
Remarque | Le dresseur d'éléphants James Puydebois manœuvrait uniquement à la voix, dans une langue mélangée d'anglais et d'allemand, "Colonel Jo", le plus gros éléphant dressé du monde (8 tonnes). |
Emploi | Diaboliste |
Définition | Spécialiste d'une jonglerie qui se pratique avec un jouet en forme de bobine que l'on propulse en l'air à l'aide d'un fil tendu entre deux baguettes. Les passes compliquées pour faire revenir la bobine sur le fil exigent beaucoup d'énergie et d'adresse. |
Remarque | L'objet utilisé par ce jongleur dérive d'un nom italien signifiant "diable". Il est ainsi nommé en raison du bruit ("un bruit du diable") que produit l'air en s'engouffrant dans une bobine propulsée avec force. |
Emploi | Fakir |
Définition | Spécialiste d'exhibitions comportant une grande part de duperie : insensible à la douleur, il avale des sabres, se transperce la langue d'aiguilles, marche pieds nus sur des charbons ardents, des planches à clous ou des tessons de bouteilles. |
Remarque | En Inde, c'est un ascète adepte de toutes sortes de mortifications. Au cirque, c'est un illusionniste, un magicien, prétendant imiter ces ascètes orientaux dont il prend l'apparence : Pierre Dac et Francis Blanche en ont fait une cocasse parodie. |
Emploi | Hercule |
Définition | Tel le héros mythologique dont il porte le nom, cet athlète est spécialiste de la lutte et des exercices de force : musclé et puissant, il brise des chaînes sur son torse nu, soulève poids et haltères, plie des barres de métal avec sa mâchoire d'acier. |
Remarque | Autres noms pour désigner cet athlète de cirque, spécialiste des exercices de force : "alcide", "homme fort". Le personnage de Zampano (Anthony Quinn) dans La Strada, le film de Fellini, en est une illustration. |
Emploi | Homme de bronze |
Définition | Nom donné au spécialiste de certaines exhibitions d'acrobaties et d'exercices de force pratiqués avec des gestes ralentis, voire immobilisés pour certaines attitudes, ce qui donne à ces poses plastiques l'aspect de sculptures ou de tableaux vivants. |
Remarque | Forains et gymnastes qui moulent leur corps de maillots, de collants, de vêtements peints d'argenture pour présenter leurs acrobaties et leurs exercices de dislocation, en prenant les poses de statues célèbres, de groupes antiques. |
Emploi | Monsieur Loyal |
Définition | Nom propre devenu nom commun pour désigner le régisseur de piste, le maître de manège, chargé de surveiller le déroulement de la représentation et la manutention des accessoires, d'annoncer les numéros, de parer aux incidents imprévus. |
Remarque | Ce fut en 1830 le vrai nom d'un directeur de cirque, qui eut deux fils et de nombreux petits-fils. Beaucoup de membres de la dynastie furent maîtres de manège, d'où l'habitude de faire de ce nom propre un nom commun à tous les régisseurs de piste. |