Un terroriste et conspirateur italien, partisan de l'indépendance et de la réunion des États italiens, qui pense qu'une République française serait plus favorable que l'actuel Empire à la cause transalpine qu'il défend.
Année
1858
Accusation
Organisation d'un attentat contre l'empereur Napoléon III et l'impératrice, alors qu'ils se rendaient à l'Opéra. Le couple impérial est sain et sauf, mais l'attentat a fait 8 morts et 150 blessés.
Issue
Le tribunal prononce la condamnation à mort ; bien que l'empereur ait désiré accorder sa grâce, le condamné est exécuté à la prison de la Roquette, sans se douter que le processus de l'unité italienne serait enclenché par celui qu'il voulait tuer.
Affaire Dreyfus (2 / 12)
Procès
Procès d'Alfred Dreyfus
Accusé(s)
Alfred Dreyfus
Année
1894
Accusation
Procès devant le conseil de guerre d'un officier suspecté de trahison en faveur de l'Empire allemand.
Issue
Condamné au bagne, sa culpabilité sera remise en cause et la France se partagera en deux camps : les partisans de son innocence et les partisans de sa culpabilité.
Oscar Wilde (3 / 12)
Procès
Procès d'Oscar Wilde
Accusé(s)
L'écrivain le plus célébré dans l'Angleterre de la fin du XIXe siècle. Son roman Le Portrait de Dorian Gray lui a valu une immense notoriété, mais la révélation de son homosexualité va mettre fin à cette fulgurante carrière.
Année
1895
Accusation
Homosexualité. L'écrivain intente un procès, pour diffamation et propos insultants, au père de son amant, qui a dévoilé son homosexualité. Mais de plaignant il devient vite accusé : il est poursuivi pour "actes gravement immoraux".
Issue
Lors d'un troisième procès, l'écrivain est condamné à deux ans de prison et aux travaux forcés. Son pourvoi en cassation est rejeté. En prison il écrit De profundis, longue lettre adressée à son ancien amant. Libéré en 1897, il meurt en France en 1900.
Mata Hari (4 / 12)
Procès
Procès de Mata Hari
Accusé(s)
Artiste d'origine hollandaise, de réputation mondiale pour son art de la danse. Son goût du mystère, ses tournées à l'étranger, sa fréquentation des milieux politiques et diplomatiques ont pu en faire un agent secret, un espion.
Année
1917
Accusation
Accusation d'espionnage au profit de l'Allemagne. L'enquête est sommaire, le procès dure trois jours, sans apporter les preuves de la culpabilité. Mais dans le climat de l'époque, la raison d'État l'emportera.
Issue
Condamnation à mort pour intelligence avec l'ennemi en temps de guerre. Rejet de la grâce par le président Poincaré. Exécution par fusillade au polygone de tir de Vincennes.
Raoul Villain (5 / 12)
Procès
Procès de Raoul Villain
Accusé(s)
Un jeune homme de 34 ans, originaire de Reims, catholique pratiquant, vouant un culte à la patrie et à la reconquête de l'Alsace-Lorraine, considéré comme un être instable à la responsabilité atténuée du fait d'une lourde hérédité psychiatrique.
Année
1919
Accusation
Assassinat. Ce nationaliste a tué le socialiste Jean Jaurès à la veille de la Première Guerre mondiale, lui reprochant son pacifisme, son opposition à la loi sur le service militaire de trois ans, son désintérêt pour le sort de l'Alsace-Lorraine.
Issue
Pendant les quatre années de guerre, l'assassin de Jaurès est emprisonné à la Santé. Il est jugé en 1919 pour homicide volontaire, et acquitté, dans un contexte de ferveur nationaliste. Il mourra à Ibiza en 1936, abattu par des républicains espagnols.
Paul Gorgulov (6 / 12)
Procès
Procès de Paul Gorgulov
Accusé(s)
Un docteur en médecine originaire de Russie, devenu un agent de la police politique soviétique. Individu à l'esprit confus, mystique, égocentrique, mythomane. Selon sa dernière femme, il n'est qu'un escroc.
Année
1932
Accusation
Assassinat de Paul Doumer, président de la République, avec préméditation. Armé de deux revolvers, l'accusé a tiré 5 coups sur le président, à l'entrée de l'hôtel Rothschild, rue Berryer, où il l'attendait manifestement.
Issue
Le crime n'est pas douteux. Tout le débat porte sur l'état de santé mentale du meurtrier. Les rapports des experts psychiatriques sont contradictoires. La thèse de la démence n'est pas retenue. L'accusé est condamné à mort. Il est guillotiné.
Procès de Moscou (7 / 12)
Procès
Procès de Moscou
Accusé(s)
Lors de trois grands procès publics commandités par Staline pour éliminer ses adversaires politiques et "purger" le Parti, sont cités 54 accusés, parmi lesquels d'anciens bolcheviks du temps de Lénine, tels Zinoviev, Kamenev, Radek, Boukharine.
Année
1936-1938
Accusation
Participation au meurtre de Kirov, relations avec Trotski, complots contre Staline, tentatives de rétablissement du capitalisme, sabotages et espionnage au profit de puissances étrangères.
Issue
Après des aveux "spontanés" (en réalité obtenus par la torture), et sur la demande du procureur Vychinski aux ordres de Staline, les accusés (sauf quatre) sont condamnés à mort et exécutés dans les heures qui suivent la sentence.
Les époux Rosenberg (8 / 12)
Procès
Les époux Rosenberg
Accusé(s)
Un couple, Ethel et Julius, membres du parti communiste.
Année
1951-1953
Accusation
Espionnage. Les accusés auraient transmis aux Soviétiques les croquis de la bombe atomique, obtenus, par l'intermédiaire de leur beau-frère, d'un chimiste du laboratoire de Los Alamos.
Issue
Malgré l'absence de preuves et ses protestations d'innocence, le couple est condamné à mort, et exécuté sur la chaise électrique. Il a longtemps été considéré comme victime d'une erreur judiciaire. Aujourd'hui, la culpabilité de Julius a été démontrée.
Klaus Barbie (9 / 12)
Procès
Procès de Klaus Barbie
Accusé(s)
Officier de police SS sous le régime nazi, chef de la Gestapo dans la région lyonnaise durant la dernière année de l'Occupation, surnommé "le Boucher de Lyon". Après la guerre, il est resté caché pendant près de 40 ans en Amérique du sud.
Année
1987
Accusation
Crimes contre l'humanité, notamment la rafle et la déportation des enfants d'Izieu, la rafle de la rue Sainte-Catherine où siégeait l'Union générale des israélites de France, et l'envoi du dernier train de Lyon le 11 août 1944.
Issue
Malgré la plaidoirie de maître Vergès, son avocat, l'accusé est déclaré coupable de dix-sept crimes contre l'humanité sans circonstances atténuantes, et condamné à la réclusion à perpétuité. Il mourra en prison en 1991.
Les époux Ceaucescu (10 / 12)
Procès
Procès des époux Ceaucescu
Accusé(s)
Le président de la république socialiste de Roumanie, élu en 1965, qui a instauré avec la complicité de son épouse un régime totalitaire et exacerbé le culte de la personnalité, se faisant appeler "Conducator" et "Génie des Carpathes".
Année
1989
Accusation
Génocide. Après la dure répression d'une émeute à Timisoara qui a fait 200 morts, le dictateur et sa femme en fuite sont rattrapés et accusés d'avoir réprimé la colère du peuple et conduit le pays à la faillite.
Issue
Au terme d'un simulacre de procès soigneusement filmé, des insurgés, qui masquent leur visage, condamnent le couple à la peine de mort. L'exécution par fusillade a lieu contre un mur quelques minutes plus tard. L'image des cadavres fait le tour du monde.
Le sang contaminé (11 / 12)
Procès
Procès du sang contaminé
Accusé(s)
Michel Garretta, et Jean-Pierre Allain du Centre National de Transfusion Sanguine, Jacques Roux et Robert Netter, fonctionnaires du ministère de la Santé. Laurent Fabius, Edmond Hervé, Georgina Dufoix poursuivis pour complicité d'empoisonnement.
Année
1992-2003
Accusation
1200 hémophiles ayant été contaminés par le virus du sida à la suite d'une transfusion sanguine, les responsables médicaux et politiques sont inculpés de négligence, de tromperie sur les qualités d'un produit, de non-assistance à personnes en danger.
Issue
Condamnation de Garretta, Allain et Roux à 2 ou 4 ans de prison et des amendes. Netter est relaxé. Sanctions confirmées en appel et en cassation. Fabius et Dufoix sont relaxés, Hervé condamné mais dispensé de peine.
Maurice Papon (12 / 12)
Procès
Procès de Maurice Papon
Accusé(s)
Un haut fonctionnaire et homme politique français, secrétaire de la Préfecture de Gironde de 1942 à 1944 lors de l'occupation de la France par les armées allemandes, avant de devenir Préfet de police de Paris à partir de 1958.
Année
1997-2002
Accusation
Dénoncé en 1981 par un article du Canard enchaîné, inculpé en 1983 pour agissements collaborationnistes, et surtout pour sa participation à la déportation de juifs bordelais, son procès ne s'ouvre qu'en 1997, au terme d'intenses batailles juridiques.
Issue
Condamnation à 10 ans de réclusion criminelle et à la perte des droits civiques. Le condamné s'enfuit en Suisse pour échapper à la prison ; vite retrouvé, il est incarcéré à Fresnes, d'où il sort pour raison de santé dès 2002. Il meurt en 2007.