Meuble en noyer, antérieur à 1680, précurseur de la "commode" (ce mot n'apparaît qu'en 1708). Le plateau se soulève encore, comme dans les meubles de rangement antérieurs, mais les décors (colonnes torsadées, losange) annoncent l'évolution future.
Création d'André Boulle : la commode apparaît vers 1680, succédant au coffre et au bahut. Il développe la technique de la marqueterie, est le premier à appliquer du bronze doré à l'ébénisterie. Le nouveau style traduit richesse, majesté, puissance.
Nom donné à un meuble inventé sous Louis XIV, qui présente des montants en consoles inversées et disposés à 45° par rapport aux façades. Les pieds bas du meuble prennent la forme de pieds de bouc à sabot de bronze doré.
Style caractérisé par l'élégance, la légèreté, la fantaisie, avec abondance de courbes et motifs décoratifs (feuille d'acanthe, masque, valet). Modèle où le bâti à 2 rangs de tiroirs est surélevé sur des pieds hauts galbés, des "pieds de sauterelles".
Commode présentant, outre ses "pieds de sauterelle", une façade mouvementée en forme d'accolade, ressemblant à l'arc constitutif d'une certaine arme de trait.
Commode "tombeau" dite "bordelaise" Style Louis XV (6 / 13)
Commode
Commode "tombeau" dite "bordelaise" Style Louis XV
Particularités
Commode présentant une caisse à façade ventrue, galbée à la fois horizontalement et verticalement, fréquente dans les "meubles de ports" (Nantes, Bordeaux, Saint-Malo, où arrivaient les bois précieux des îles : acajou, ébène, citronnier, palissandre).
Commode qui tient son nom de sa forme en demi-cercle ou en croissant, et dont les parties latérales ferment par des vantaux arrondis ou restent parfois ouvertes.
De 1760 à 1778, le passage du Louis XV au Louis XVI est marqué par l'abandon des courbes et volutes, l'adoption de formes rectilignes néoclassiques, et de nouveaux motifs décoratifs (urne, pieds de biche) inspirés de l'époque gréco-romaine.
Retour au classicisme après la fantaisie du Louis XV : rigueur des formes géométriques et rectilignes, façade plate et rectangulaire, lignes droites, motifs discrets en bronze doré, poignées simplifiées, colonnes et pieds droits cannelés.
Commode qui se veut massive et imposante : rectangulaire, recouverte ou non d'un plateau de marbre gris ou noir, façade encadrée de deux colonnes, ornements discrets. Trois ou quatre tiroirs, le tiroir supérieur étant souvent plus étroit que les autres.
Meuble pour bourgeois cossu, recherchant confort et économie : disparition des garnitures de bronze et des colonnes, façade plate, côtés droits. Apparition de la commode-toilette, dont le dessus se soulève, et qui contient cuvette, pot-à-eau, miroir.
Commode "Le Champ du sang" ou "Le Sang d'Arménie" d'Emile Gallé (école de Nancy). Œuvre d'un artiste engagé en faveur des Arméniens persécutés. Le décor de marqueterie (tulipes fauchées et balayées par le vent) est très suggestif.
Commode des années 1910-1930, inspirée du cubisme : lignes symétriques, formes épurées, droites et géométriques, décoration allégée, ornementations rares, mais utilisation de matières riches : bois exotiques, céramique, laque.