Le peintre a donné à sa Léda le même sourire énigmatique qu'à sa Joconde : le cygne-dieu l'enveloppe amoureusement d'une de ses ailes ; les bébés (Castor, Pollux, Hélène, Clytemnestre) sont déjà sortis des deux œufs auxquels elle a donné naissance.
Ce peintre italien représente une Léda plus maternelle qu'amoureuse et campe une scène conjugale paisible : les enfants se traînent par terre, et le cygne-dieu tend le cou pour quémander une caresse tendre.
Tableau lumineux du maître de l'Ecole de Parme : des femmes nues rient de bonheur. Zeus semble se trouver bien dans l'entrejambe de Léda qui accepte ses avances en souriant. Deux autres cygnes participent à la fête qu'un ange ailé met en musique.
L'artiste florentin donne à Léda une pose très sensuelle : elle offre à son amant-cygne une niche confortable, dans laquelle il se vautre avec délice, blotti sur le ventre ouvert à son désir, et touchant de son bec les lèvres de sa conquête.
Jacopo Robusti situe la rencontre dans l'intimité d'une chambre : une servante curieuse et intriguée observe cet oiseau blanc que Léda semble vouloir repousser ; un chien, un chat, des oiseaux en cage complètent le tableau.
Le peintre de Vérone nous fait carrément assister à une scène d'amour érotique : Léda est prise par l'animal, à qui elle se donne avec désir et qu'elle embrasse passionnément sur le bec.
Le peintre rococo français peint deux poupées gaies et potelées à souhait. On ne sait laquelle est Léda. Elles semblent surprises mais pas affolées par l'irruption d'un Zeus aussi gracieux, qui demande à participer à leurs ébats.
Le peintre symboliste peint une scène mystique ; les attributs de Zeus sont représentés : l'aigle, le diadème et le foudre élevés par deux génies ; un Cupidon ailé s'envole pour proclamer la victoire de l'amour : dryades et nymphes adorent le couple.
Le peintre français s'arrête à l'étape du désir, entre deux êtres que tout sépare en principe. Le cygne a pris dans son bec la main de Léda : elle accepte, consent, sans être, semble-t-il, particulièrement ravie.
Le peintre symboliste autrichien a fait le cygne noir. Son tableau renferme une énigme : on identifie mal la chose noire ascendante située sous le corps de Léda.
Ce peintre polonais d'avant-garde, qui se définit futuriste et, comme tel, se propose de rompre avec le passé, reprend pourtant encore le mythe, en y introduisant un mouvement et un dynamisme nouveaux.
L'artiste colombien, réputé pour ses personnages aux formes rondes et voluptueuses, expose en pleine rue dans le centre de New York cet accouplement du dieu au long cou et de la plantureuse humaine, dans la plus classique des positions.
Jusqu'à nos jours, le vieux mythe séduit les artistes, tel ce peintre allemand, représentant du réalisme fantastique, qui considère sans doute que ces archétypes sont compris de manière intuitive comme des références intemporelles.