1441. Œuvre d'un primitif flamand, marquée par la recherche du pathos : sang coulant de la plaie du Christ, attitude de la Vierge embrassant son fils mort dont elle enserre le corps dans ses bras, une expressivité adaptée à la sensibilité de l'époque.
Vers 1455. "La Pietà de Villeneuve-lès-Avignon" décrit la tristesse infinie mais digne de Marie, les larmes de Marie-Madeleine, et le geste délicat de Jean qui retire la couronne d'épines de la tête du Christ.
Vers 1465. Fragment d'un retable peint par un artiste tourangeau : Nicodème et Joseph d'Arimathie déposent le corps du Christ sur les genoux de Marie ; par terre, la couronne d'épines, les clous ; derrière, des saintes femmes habillées en religieuses.
Environ 1495. C'est la plus célèbre de toutes les "Pietà" : le corps du Christ forme un S dans le vaste giron de sa mère ; celle-ci, très belle, semble plus jeune que son fils, cette jeunesse étant une marque d'éternité.
1495. Devant le tombeau ouvert dans une colline rocheuse, le peintre italien réunit les trois Maries et Jean qui soutiennent le Christ, Pierre avec sa clef, Jérôme avec sa pierre, Paul avec son épée, témoins anachroniques d'un événement intemporel.
Vers 1510 . Le peintre de la Renaissance flamande situe la Pietà dans un décor précis : au pied du Golgotha, où les trois croix sont encore dressées, et d'où les soldats redescendent vers la ville de Jérusalem, peinte avec ses remparts à l'arrière-plan.
Collection privée de l'armateur grec Stavros Niarchos
Particularités
Vers 1585. Œuvre datant des premières années du peintre crétois à Tolède : le thème issu de Michel-Ange, rehaussé de coloris à la vénitienne, et traité dans un cadre resserré qui rapproche les visages et accroit la force émotionnelle de la scène.
Vers 1576. Dans un décor de théâtre, une niche surmontée d'un fronton et encadrée de deux statues, Moïse et une Sibylle, sur des socles à têtes de lions, un homme (saint Jérôme ? le peintre ?) s'avance à genoux pour toucher la main du Christ mort.
Vers 1600. Œuvre manifestement inspirée de la Pietà de Michel-Ange. Mais le geste de Marie soutenant dans sa main droite la nuque de Jésus accroit le pathétique. Un ange tient la main gauche du Christ, un autre effleure la couronne d'épines.
1889. Unique représentation du Christ chez cet artiste. ll a peint cette Pietà quelques mois avant sa mort tragique, à l'intention de sa sœur Willelmina, et l'a envoyée à son frère Théo.
1919. Pietà moderne peinte en hommage aux morts de la guerre 14-18, par un artiste contemporain. C'est sa femme qui servit de modèle pour Marie-Madeleine. Leur petit-fils en a fait récemment don à une église de Normandie.
1936. Piéta laïque représentant une mère (la ville de Strasbourg) qui tient sur ses genoux ses deux enfants mourants : l'un est français, l'autre est allemand : ils se sont combattus, mais nus et sans uniformes, face à la mort ils se donnent la main.
1946. Tableau relevant d'un art misérabiliste et incarnant une esthétique proche de l'existentialisme sartrien à la mode, qui évoque sans détour misère, désespoir et résignation, souffrances des restrictions imposées d'après guerre.