Une furie et un charnier : sur un animal d'enfer, une enfant hirsute, épée dans une main, torche enflammée dans l'autre, survole, dans un paysage ravagé, un amas de cadavres dénudés, non identifiables, civils ou militaires, tous égaux devant la mort.
Interprétation moderne du thème biblique des Cavaliers de l'Apocalypse : sur leurs chevaux lancés au galop, la Mort, la Guerre (vêtue d'une robe jaune et portant l'épée sur son épaule gauche), la Peste, le Feu, répandent le malheur sur le monde.
Évocation des horreurs de la Première Guerre mondiale, vision synthétique où toute présence humaine a disparu : sombres volutes, flammes géantes, fusées tragiques, bouillonnements de gaz jaunâtres fixent les aspects infernaux du combat moderne.
Pas d'anecdote dans une évocation quasi abstraite de la bataille de 1916 : une structure géométrique, des faisceaux lumineux qui se croisent et forment des triangles au dessus de masses de gaz, représentent, dit l'artiste, des "forces" qui s'affrontent.
Exaltation de la couleur et simplification des formes, pour cette peinture d'un village de la Somme, anéanti lors de la terrible bataille de 1916 : le peintre avait été un des fondateurs du groupe post-impressionniste.des nabis.
Un des 138 tableaux d'un peintre irlandais, envoyé par la Grande-Bretagne comme peintre officiel de guerre sur le front de l'Ouest, qui se fit une spécialité de dessiner ou peindre des soldats ennemis prisonniers ou morts au combat.
Peinture cubiste : autour d'une table de jeu, des soldats qui ressemblent à des robots faits de cylindres, cônes, tiges, essaient de se détendre en jouant et fumant, avant de repartir à l'assaut : un peu d'humanité dans un univers globalement inhumain.
Tableau cubiste, ou même "tubiste": le peintre, qui s'intéresse de plus en plus aux machines, perçoit la réalité sous la forme de volumes géométriques, et spécialement de cylindres, ce qui le rapproche du futurisme.
Une explosion ! C'est ce que représente cette gravure d'un artiste allemand, brancardier sur le front en 1914-1915 : composition et espace éclatés, corps disloqués, fragments atomisés de chair et de ferraille. Et en haut, l'objet meurtrier tel un soleil.
Paysage dévasté, sol criblé de trous d'obus, arbres, brisés, dépouillés de leurs feuillages, c'est ainsi que le peintre anglais a vu ce lieu proche d'un village frontalier de Belgique, après la bataille qui s'y déroula du 20 au 25 septembre 1917.
Peinture d'un artiste allemand expressionniste, cette gravure représente des soldats allemands reconnaissables à leurs casques. Privés de visage à cause de leurs masques à gaz, brandissant leurs grenades, ils sont déshumanisés.
L'artiste représente ici les horreurs de la guerre et exprime sa colère après le bombardement et la destruction, par les nazis de la légion Condor, d'une ville du pays basque espagnol, pendant la guerre civile, en avril 1937.
Évocation, par un artiste britannique, d'un combat aérien localisé (le fleuve serpentant vers la mer, le Channel, le continent au loin) ; dans le ciel, traînées d'avions, fumée d'un appareil en chute libre, parachutes, ballons, nuages au soleil couchant.