Poète | Guillaume Apollinaire |
Poème | Rosemonde |
Recueil | Alcools (1913) |
Evocation de la rencontre | Une banale aventure amoureuse, évoquée sur un ton léger et mélancolique : le poète a entrevu une femme dans la rue et la suit à distance, n'osant se découvrir ; rencontre sans suite : elle n'a même pas remarqué sa présence ! |
Extrait | Longtemps au pied du perron de / La maison où entra la dame / Que j'avais suivie pendant deux / Bonnes heures à Amsterdam / Mes doigts jetèrent des baisers....Puis lentement je m'en allai / Pour quêter la Rose du monde. |
Poète | Charles Baudelaire |
Poème | À une passante |
Recueil | Les Fleurs du Mal (1857) |
Evocation de la rencontre | Dans un décor hostile, le vacarme de la rue moderne, l'apparition d'une silhouette féminine élégante fascine le poète médusé. Mais la femme, qui se détourne avec indifférence devient le symbole de l'Idéal inaccessible. |
Extrait | La rue assourdissante autour de moi hurlait / Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,/ Une femme passa....Fugitive beauté / Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?...Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais. |
Poète | René-Guy Cadou |
Poème | 17 Juin 1943 |
Recueil | Hélène ou le règne végétal (1951) |
Evocation de la rencontre | Le poète évoque la première rencontre avec sa future femme à la date donnée dans le titre et le bouleversement qu'elle a apporté dans sa vie. |
Extrait | Ce fut par un matin semblable à tous les autres./ Aussitôt que je vis tes yeux, je te voulus / Soumise à mes deux mains tremblantes, à mes lèvres / Sans rien dire, je pris rendez-vous dans le ciel / Avec toi, pour des promenades éternelles. |
Poète | François Coppée |
Poème | Septembre au ciel léger |
Recueil | Intimités (1868) |
Evocation de la rencontre | Pour ce poète de Paris et de ses faubourgs qui aime flâner par les rues, l'évocation de la femme aimée est liée au mois de l'année de la première rencontre. |
Extrait | Septembre au ciel léger taché de cerfs-volants / Est favorable à la flânerie à pas lents./ ...Pour moi, je crois toujours l'aimer mieux et bien plus / Dans ce mois-ci, car c'est l'époque où je lui plus. |
Poète | Tristan Corbière |
Poème | Bonne fortune et fortune |
Recueil | Les Amours jaunes (1873) |
Evocation de la rencontre | Thème de la rencontre amoureuse transposé dans un contexte burlesque, sur un ton comique, extravagant et bouffon. L'amour, que les autres poètes magnifient, est ici banalisé, ridiculisé, moqué. Satire des fausses souffrances romantiques. |
Extrait | Moi je fais mon trottoir, quand la nature est belle,/ Pour la passante qui, d'un petit air vainqueur,/ Voudra bien crocheter, du bout de son ombrelle,/Un clin de ma prunelle ou la peau de mon coeur....Elle tendit sa main... .et m'a donné deux sous. |
Poète | Victor Hugo |
Poème | Vieille chanson du jeune temps |
Recueil | Les Contemplations (1856) |
Evocation de la rencontre | Récit chantant d'une aventure de jeunesse déjà lointaine. Une scène campagnarde naïve. Regard du poète adulte sur l'adolescent qu'il était ; trop jeune, il n'avait pas perçu les manœuvres de séduction de la jeune fille ! Il le regrette encore ! |
Extrait | Je ne songeais pas à Rose/ Rose au bois vint avec moi...Moi, seize ans et l'air morose/ Elle, vingt ; ses yeux brillaient...Je ne vis qu'elle était belle/ Qu'en sortant des grands bois sourds/ "Soit ! N'y pensons plus" dit-elle/ Depuis j'y pense toujours. |
Poète | Victor Hugo |
Poème | Elle était déchaussée |
Recueil | Les Contemplations (1856) |
Evocation de la rencontre | Une belle jeune femme "au naturel", pieds nus, mise négligée, pas maquillée. Une invitation à l'amour en termes peu voilés...que la sauvageonne accepte sans aucune trace de timidité. La nature les accompagne dans leur insouciant bonheur. |
Extrait | Elle était déchaussée, elle était décoiffée/...Moi qui passais par là je crus voir une fée/Et je lui dis : Veux-tu t'en venir dans les champs ?"...Je vis venir à moi, dans les grands roseaux verts,/La belle fille heureuse, effarée et sauvage. |
Poète | Gérard de Nerval |
Poème | Une allée du Luxembourg |
Recueil | Odelettes (1853) |
Evocation de la rencontre | Rencontre dans un célèbre parc parisien ; contraste entre la jeune fille alerte et lumineuse qui semble courir vers le bonheur, et le poète au cœur lourd qui s'estime vieux à 24 ans et renonce à saisir l'occasion. |
Extrait | Elle a passé, la jeune fille / Vive et preste comme un oiseau....C'est peut-être la seule au monde / Dont le cœur au mien répondrait....Mais non ! Ma jeunesse est finie / Adieu, doux rayon qui m'a lui / ...Le bonheur passait, il a fui ! |
Poète | Marie Noël |
Poème | Chanson |
Recueil | Les Chansons et les heures (1922) |
Evocation de la rencontre | (Poème chanté par Catherine Sauvage) Une femme modeste exécute sans joie un travail fastidieux. Elle reçoit la visite d'un homme dont elle est manifestement amoureuse. A son départ, elle est toute troublée et son travail est devenu léger. |
Extrait | Quand il est entré dans mon logis clos,/ J'ourlais un drap lourd près de la fenêtre/.....Quand il est parti, pour finir l'ourlet / L'aiguille volait, l'aiguille dansait /Et je cousais, je cousais, je cousais / Mon cœur, qu'est-ce que tu faisais ? |
Poète | Antoine Pol |
Poème | Les Passantes |
Recueil | Emotions poétiques (1918) |
Evocation de la rencontre | (Poème chanté par Georges Brassens) Des femmes mystérieuses, fascinantes, insaisissables, aperçues furtivement : autant de rencontres manquées. Somme de désirs impossibles à concrétiser. Frustrations engendrant regrets et malheurs. |
Extrait | Je veux dédier ce poème/À toutes les femmes qu'on aime/ Pendant quelques instants secrets/ Et qu'on ne retrouve jamais..Alors aux soirs de lassitude/On pleure les lèvres absentes /De toutes ces belles passantes / Que l'on n'a pas su retenir. |
Poète | Jacques Prévert |
Poème | Barbara |
Recueil | Paroles (1946) |
Evocation de la rencontre | Dans une ville sévèrement bombardée, pendant la guerre, le poète a un jour été témoin d'une scène d'amour bouleversante ; il prend parti pour les amoureux mais se révolte contre la guerre qui tue aussi l'amour en séparant les amants. |
Extrait | Rappelle-toi Barbara / Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là /.... Un homme sous un porche s'abritait / Et tu as couru vers lui sous la pluie / Ruisselante ravie épanouie / et tu t'es jetée dans ses bras. |
Poète | Jean Racine |
Poème | Phèdre, Acte I scène 3 |
Recueil | Phèdre (Tragédie, 1677) |
Evocation de la rencontre | L'héroïne d'une célèbre tragédie décrit les désordres causés dans son corps et son esprit par le "coup de foudre" qui l'a frappée lors de sa première rencontre avec le jeune héros, fils de son époux. |
Extrait | Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue / Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue / Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler / Je sentis tout mon corps et transir et brûler / Je reconnus Vénus et ses feux redoutables. |
Poète | Arthur Rimbaud |
Poème | Roman |
Recueil | Cahier de Douai, dans Poésies (1870) |
Evocation de la rencontre | Evocation constamment ironique pour décrire le jeu de la séduction auquel se livrent les adolescents : à cet âge, on ne recherche pas l'amour pour toujours mais seulement l'aventure éphémère pour assouvir un désir. |
Extrait | On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans./ Le cœur fou Robinsonne à travers les romans,/Lorsque dans la clarté d'un pâle réverbère/ Passe une demoiselle aux petits airs charmants. / Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août. |
Poète | Pierre de Ronsard |
Poème | L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré |
Recueil | Sonnets pour Hélène (1578) |
Evocation de la rencontre | Poésie savante et raffinée pour décrire un "coup de foudre". Alors qu'il se trouvait en haut d'un escalier, une femme a levé les yeux vers lui : ce regard a pénétré son coeur et, par ce biais, tout son corps. |
Extrait | L'autre jour que j'étais sur le haut d'un degré/ Passant tu m'avisas, et me tournant la vue/ Tu m'éblouis les yeux, tant j'avais l'âme émue./ Ton regard dans le cœur, dans le sang m'est entré/ Comme un éclat de foudre alors qu'il fend la nue. |