Pluie, vapeur et vitesse : la grande voie ferrée de l'ouest
Peintre
William Turner
Particularités
Sur un pont enjambant la Tamise, une locomotive émerge d'un rideau de pluie et de brouillard. Elle représente la modernité, le progrès technique, contrastant avec le monde agraire environnant (paysage rural, charrue, pêcheur, lièvre, laboureur).
Dans les voitures les plus inconfortables du train sont entassés des voyageurs aux visages tirés, aux regards sombres et accusateurs : ce sont les pauvres, les déshérités, dont ce tableau réaliste dénonce la misère.
Au sud de Londres, un train traverse le village de Dulwich pour rejoindre le parc d'exposition de Crystal Palace. Gare et voie ferrée n'existent plus, le site est aujourd'hui intégré au grand Londres.
Seules les fumées et la grille de la gare évoquent un univers ferroviaire. Au premier plan, Victorine Meurent cherche l'évasion par la lecture, tandis que la jeune fille rêve de partir par le train. Deux conceptions du voyage, l'ancienne et la nouvelle.
Le Pont de l'Europe-Gare Saint-Lazare (1877) (5 / 12)
Tableau
Le Pont de l'Europe-Gare Saint-Lazare
Peintre
Claude Monet
Particularités
Une des 12 versions de ce bâtiment, présentées par ce peintre à l'exposition impressionniste de 1877. Il s'intéresse ici aux effets de lumière sur les nuages de vapeur et de fumée, dont les volutes contrastent avec la géométrie stricte des bâtiments.
Ce tableau, le seul qui soit resté en Provence (à Avignon), représente le train de la ligne Paris-Lyon-Marseille, par lequel l'artiste vient d'arriver à Arles, et qui le relie à son frère, de qui vient l'argent et vers qui repartent les tableaux.
Le Pont aux Anglais, soleil couchant (1909 (7 / 12)
Tableau
Le Pont aux Anglais, soleil couchant
Peintre
Robert-Antoine Pinchon
Particularités
Dans une lumière jaune doré de fin d'après-midi, un train traverse la Seine, dans l'agglomération de Rouen. Le dynamisme du train roulant à grande vitesse ne dérange pas les deux personnages qui, tout près, font une paisible promenade en bateau.
Gare Montparnasse ou La Mélancolie du départ (1914) (8 / 12)
Tableau
Gare Montparnasse ou La Mélancolie du départ
Peintre
Giorgio De Chirico
Particularités
Tableau d'un peintre au style "métaphysique" : une architecture monumentale, une horloge, un train minuscule qui semble à l'arrêt (le panache de fumée s'élève verticalement), des bananes inexplicables. Une scène baignée de mystère.
Village de la banlieue de Marseille, dont Auguste Renoir désignait le paysage comme "le plus beau du monde". Il fut cher à de nombreux artistes qui, grâce au train, pouvaient facilement venir y séjourner.
Tableau cubiste où rien (sauf une flèche de direction) n'est reconnaissable. Des poutres tubulaires évoquent des barrières, des formes circulaires évoquent des panneaux de signalisation. Hymne à la modernité, son énergie, son dynamisme, son mouvement.
Cette grande demeure (modèle pour Hitchcock de la maison de Psychose) laisse une impression de tristesse, de solitude, de silence, d'isolement, d'abandon. Le train qui passe à son pied est, au contraire, mouvement, vitesse, bruit. Le Passé et l'Avenir.