Trois épisodes : à gauche, le viol de Lucrèce par Sextus, fils du roi Tarquin ; à droite, Lucrèce trouvée inanimée par ses proches ; au centre, Brutus, debout sur le cercueil de Lucrèce, harangue au forum le peuple et l'armée pour renverser la royauté.
Lucrèce est debout devant le lit sur lequel elle a été violée par Sextus Tarquin, fils du roi Tarquin le Superbe. Elle lève les yeux au ciel comme si elle prenait les dieux à témoin. Aucune effusion de sang ! L'œuvre, assez froide, ne convainc pas.
Une de 35 versions de la mort de Lucrèce du peintre allemand. Selon son habitude, le sujet historique est prétexte à réaliser un nu féminin sensuel et troublant : corps aux formes encore pubères, petit regard en coin, yeux bridés, chevelure sophistiquée.
Dans le troisième tableau qu'il consacre à ce thème, le maître vénitien ose représenter l'instant même du viol : Tarquin (en rouge, symbole de la violence, du sang) vient de coincer son genou entre les jambes de Lucrèce (en blanc, symbole d'innocence).
Une dramatisation violente : tout semble s'effondrer sous l'assaut de l'homme brutal qui a renversé une statue (à gauche), et qui arrache les derniers voiles d'une Lucrèce en équilibre instable, au corps projeté vers l'avant.
Le maître de Vérone peint Lucrèce comme une riche princesse vénitienne : robe de brocard moiré, coiffure blonde et bouclée, bijou de tête fait de perles et d'un rubis, collier et bracelets. Elle détourne la tête comme pour ne pas voir son acte.
Dans ce tableau du peintre flamand, aux tonalités mordorées habituelles, la position de la main de Tarquin posée sur le sexe de Lucrèce ne peut laisser aucun doute sur les intentions de l'agresseur.
Le dernier d'une série de quatre tableaux d'une femme peintre qui fut elle-même violée à 18 ans ; les trois premiers représentent Lucrèce seule, se préparant au suicide, et celui-ci, le dernier, le viol lui-même.
Le peintre maniériste tourangeau présente une Lucrèce, le poignard planté dans la poitrine, rendant l'âme entre son vieux père et son mari, Tarquin Collatin, coiffé d'un étonnant casque emplumé.
En 1664, le peintre hollandais représente Lucrèce sous les traits de sa maîtresse Hendrickje Stoffels, avec une robe brodée d'or, et prête à se frapper. En 1666, un autre tableau la montre après le suicide, avec la chemise ensanglantée.
Au-dessous d'une statuette de la louve romaine, Brutus jure sur le cadavre de sa cousine Lucrèce de venger sa mort, ce qui annonce les conséquences historiques de l'événement : la chute de la monarchie et l'avènement de la République.