Haut-lieu du Tout-Paris littéraire, culturel et artistique, devenu en 1939 le "QG" et le "siège social" de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. On y croise Simone Kaminker, future Simone Signoret, Albert Camus, Michel Leiris, Dora Maar.
Salle de spectacle rococo, où les jambes de Mistinguett enchantent toujours le public, tout comme Maurice Chevalier avec son canotier, Suzy Solidor, Edith Piaf, Raymond Souplex. Joséphine Baker, elle, refuse de s'y produire dès l'arrivée des Allemands.
Prestigieuse école qui cache l'imprimerie de l'Université libre, et où Frédéric Joliot-Curie invente et produit à la chaine des "bouteilles incendiaires" qui détruiront en août 44 de nombreux véhicules et même des blindés de la Wehrmacht.
Dans ce music-hall, redécoré en style Art déco depuis 1926, la clientèle constituée à 80% d'Allemands chante Lili Marleen à la folie. Mais en 1943, avec Douce France, Charles Trenet émeut le public français, qui y voit un hymne à la résistance passive.
Bâtiment affecté par les nazis au contre-espionnage et à la sûreté militaire. On y croise les "gestapistes" français Bonny et Lafont, et le redoutable amiral Canaris. A la Libération, il accueille les déportés de retour des camps.
Q.G. du général von Choltitz, gouverneur du "Grand Paris" : il y rencontre le consul de Suède Nordling, qui le convainc de désobéir à Hitler et de ne pas raser la capitale ; il en part le 2 août 1944 pour capituler devant le général Leclerc.
Le balcon de ce lieu emblématique (aujourd'hui une banque) était orné d'une inscription en lettres gothiques signifiant "Commanderie de la place". C'était le bureau officiel du gouverneur, même si le dernier, von Choltitz, préférait l'Hôtel Meurice.
Cette salle décorée par Majorelle, dans le quartier de la Madeleine, est le restaurant préféré des officiers allemands. Göring y dîne le 28 juin 1940. On y rencontre aussi des figures mondaines de la vie parisienne, comme Sacha Guitry.
Bâtiment où furent enfermés des milliers de détenus politiques. Une plaque rappelle les noms de "18 patriotes antifascistes exécutés derrière ces murs sur ordre d'un gouvernement au service de l'ennemi".
Grand magasin devenu un centre de la Résistance en raison de ses multiples accès et possibilités de cachettes. Au salon de thé, les servantes complices placent des résistants près des officiers allemands, dont ils surprennent les secrets et les projets.
Un des bordels de luxe (avec le One-Two-Two, le Chabanais, Les Belles Poules) réquisitionnés par les autorités d'occupation et réservés aux officiers. Sa devanture portait un décor d'inspiration néo-égyptienne en accord avec son nom.
En ce lieu, le 25 août 1941, est abattu le premier officier allemand, par le résistant Pierre Georges, qui va vite devenir le Colonel Fabien, du mouvement communiste des Francs-tireurs et partisans (FTP).
9 juin 1943 : près d'une bouche de métro du 16e. le général Delestraint, chargé par de Gaulle d'organiser l'Armée secrète du nord, est arrêté par des membres de l'Abwehr : il est interrogé 50 heures durant ; il sera exécuté à Dachau en 1945.