Artiste-peintre, nommé chevalier, il s'empresse de refuser : "Je m'honore en restant fidèle aux principes de toute ma vie. Je ne veux appartenir à aucune église, aucune institution, aucune académie, aucun régime, excepté au régime de la liberté".
A l'Etat français, qui veut lui payer une messe de Requiem avec le ruban rouge plutôt que de lui verser les 3 000 francs promis, un compositeur réplique : "Je me fous de votre médaille ; donnez-moi mon argent."
Homme de science, il écrit au ministre : "Je n'éprouve pas du tout le besoin d'être décoré, mais j'ai le plus grand besoin d'un laboratoire". Sa femme refuse aussi, affirmant : "En sciences, nous devons nous intéresser aux choses, non aux personnes".
Homme politique, il fut président de l'Assemblée Nationale, président de la Cour des Comptes et refusa toujours la Légion d'Honneur, disant que c'est à son père, mort dans les combats de la Libération, qu'elle aurait dû revenir.
Philosophe, il refusera aussi le prix Nobel : "L'écrivain doit refuser de se laisser transformer en institution même si cela a lieu sous les formes les plus honorables, comme c'est le cas". Sa compagne refusera comme lui la Légion d'honneur.
Pressenti, le romancier répond : "Pour n'avoir plus à y revenir, pour ne plus avoir à refuser d'aussi adorables faveurs, je les prierais qu'ils voulussent bien, leur Légion d'honneur, se la carrer dans le train, comme aussi leurs plaisirs élyséens."
Il refuse la distinction et en fait une chanson satirique : "Ce petit hochet à la boutonnière /Vous condamne à de bonnes manières,/Car ça la fout mal avec la rosette/De tâter, flatter des filles les appas/La Légion d'honneur ça pardonne pas".
Pour cette journaliste, c'est une question de déontologie. Elle refuse la distinction, en rappelant que "pour exercer dignement sa fonction, un journaliste politique doit rester à l'écart des honneurs".
Jacques Tardi (12 / 14)
Nom
Jacques Tardi
Année du refus
2013
Motif du refus
Dessinateur de B.D., il refuse la Légion d'honneur "avec la plus grande fermeté", voulant "rester un homme libre et ne pas être pris en otage par quelque pouvoir que ce soit".
L'économiste s'explique : "Je refuse cette nomination, car je ne pense pas que ce soit le rôle d'un gouvernement de décider qui est honorable. L'Etat ferait bien de se consacrer à la relance de la croissance plutôt que de distribuer ces distinctions".
L'actrice refuse car elle est choquée que la récompense ait été remise au prince saoudien Mohammed Ben Nayef, représentant d'un régime qui a exécuté 154 personnes en 2015.