Titre du poème | Aube |
Extrait | J'ai embrassé l' + TITRE + d'été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. (...) J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. |
Commentaire | Bien qu'il soit écrit en prose, ce poème s'ouvre par un octosyllabe, cité dans l'extrait, et se referme par un autre : "Au réveil il était midi." Il s'agit du récit d'un songe poétique situé en dehors de l'espace et du temps réel. |
Titre du poème | L’Éternité |
Extrait | Elle est retrouvée. Quoi ? — TITRE C'est la mer allée Avec le soleil. |
Commentaire | Ce poème, écrit en pentasyllabes et rimes croisées, est surtout connu pour ses deux derniers vers. Rimbaud s'y adresse à Verlaine - qui vient de le quitter pour Mathilde - afin de tenter de le reconquérir. |
Titre du poème | Le Bateau ivre |
Extrait | Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ! |
Commentaire | Écrit à la première personne, ce long poème est une métaphore de l'aventure poétique : l'auteur, qui se compare à un navire, y entreprend un voyage mouvementé à travers l'océan du langage. |
Titre du poème | Le Dormeur du val |
Extrait | C'est un trou de verdure où chante une rivière Accrochant follement aux herbes des haillons D'argent ; où le soleil, de la montagne fière, Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons. |
Commentaire | Ce sonnet, écrit alors que Rimbaud n'avait que 16 ans, montre pourtant une grande maîtrise de la versification. L'auteur a recours au procédé de "zoom" : description de la nature alentour d'abord, de l'homme allongé ensuite, de sa plaie mortelle enfin. |
Titre du poème | Les Poètes de sept ans |
Extrait | Et la Mère, fermant le livre du devoir, S'en allait satisfaite et très fière, sans voir, Dans les yeux bleus et sous le front plein d'éminences, L'âme de son enfant livrée aux répugnances. |
Commentaire | Long poème de 64 alexandrins, écrit alors que s'achève la Commune de Paris. Par ce texte autobiographique évoquant son enfance, Rimbaud enterre sa première vie poétique et s'oriente vers une poésie plus personnelle et novatrice. |
Titre du poème | Ma Bohème |
Extrait | Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ; Mon paletot aussi devenait idéal ; J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ; Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées ! |
Commentaire | Dans ce sonnet de forme classique, Rimbaud aborde toute la thématique de l'homme "aux semelles de vent" : la liberté, la volonté adolescente de fuir un milieu étouffant et conformiste, l'insouciance, la nature et la pauvreté. |
Titre du poème | Ophélie |
Extrait | Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains des hallalis. |
Commentaire | S'inspirant de l'univers de Shakespeare (Hamlet) et de la peinture qu'a faite Millais d'une héroïne tragique, Rimbaud crée un long poème dans lequel on voit poindre le style qui sera celui d'une "Saison en enfer" et des "Illuminations". |
Titre du poème | Roman |
Extrait | On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. - Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! - On va sous les tilleuls verts de la promenade. |
Commentaire | Poème rendu célèbre par sa première phrase, une des citations les plus populaires de Rimbaud. Son titre est le nom d'un genre littéraire et il est dédié aux amours adolescentes, que le poète dépeint à la fois avec ironie et naïveté. |
Titre du poème | Sensation |
Extrait | Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l'herbe menue : Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds. Je laisserai le vent baigner ma tête nue. |
Commentaire | Dans ce court texte, on retrouve les thèmes de "Ma Bohème" : la libération des contraintes, le vagabondage dans la nature, l'expérimentation de sensations. On y assiste à un timide éveil des sens, la femme y étant par pudeur comparée à la nature. |
Titre du poème | Voyelles |
Extrait | A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : TITRE, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles |
Commentaire | Incarnation de ce qu'est la "synesthésie" (phénomène associant plusieurs sens de la perception), ce poème est un texte très représentatif du dépassement rimbaldien : le poète y est à la recherche de ses visions, de son voyage, de sa "voyance". |