| Poème | Las ! Mort, qui t’a fait si hardie |
| Auteur | Charles d'Orléans |
| Extrait | Puisque tu as pris ma maîtresse, Prends-moi aussi son serviteur, Car j'aime mieux prochainement Mourir que languir en tourment, En peine, souci et douleur ! |
| Recueil | Ballades |
| Particularités | Poème dédié à Bonne d’Armagnac, sa deuxième femme, dont il a appris la mort lorsqu’il était en captivité. |
| Poème | Ballade des pendus |
| Auteur | François Villon |
| Extrait | Frères humains qui après nous vivez Vous nous voyez ci attachés, cinq, six : Quant à la chair, que trop avons nourrie, Elle est piéça dévorée et pourrie, Et nous, les os, devenons cendre et poudre. |
| Particularités | Le poème a probablement été composé lors de l’incarcération de l’auteur à la suite de l’affaire Ferrebouc, une rixe au cours de laquelle un notaire fut blessé. Il est condamné à mort mais le jugement est cassé. |
| Poème | Sur la mort de Marie |
| Auteur | Pierre de Ronsard |
| Extrait | Pour obsèques reçois mes larmes et mes pleurs, Ce vase plein de lait, ce panier plein de fleurs, Afin que vif, et mort, ton corps ne soit que roses. |
| Recueil | Les Amours |
| Particularités | Le poème fait référence à la mort de la favorite d'Henri III et à celle de la maîtresse du poète, qui portaient le même prénom. |
| Poème | Consolation à M. Du Périer sur la mort de sa fille |
| Auteur | François de Malherbe |
| Extrait | Mais elle était du monde, où les plus belles choses Ont le pire destin ; Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, L'espace d'un matin. |
| Particularités | Lorsque la petite Marguerite est morte, l'auteur a réécrit ce poème, écrit en 1592 à l'occasion de la mort de Rosette, la fille de Cléophon, son ami normand. |
| Poème | La Mort et le Malheureux |
| Auteur | Jean de La Fontaine |
| Extrait | Qu'on me rende impotent, Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme Je vive, c'est assez, je suis plus que content. Ne viens jamais, ô mort ; on t'en dit tout autant. |
| Recueil | Ier Livre des Fables |
| Particularités | Poème librement inspiré du texte d’Esope, Le Vieillard et la mort. Le passage cité est de Mécène, ami d’Auguste qui protégea les arts et les lettres. |
| Poème | La Jeune Tarentine |
| Auteur | André Chénier |
| Extrait | Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée, Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée, L'or autour de tes bras n'a point serré de noeuds, Et le bandeau d'hymen n'orna point tes cheveux. |
| Recueil | Bucoliques |
| Particularités | Déploration et éloge funèbre à l’antique d’une jeune fille morte noyée avant ses noces. Le poème est entre autres célèbre pour un euphémisme : "Elle a vécu, Myrto". |
| Poème | La Mort du loup |
| Auteur | Alfred de Vigny |
| Extrait | Gémir, pleurer, prier est également lâche. Fais énergiquement ta longue et lourde tâche Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler, Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. |
| Recueil | Les Destinées |
| Particularités | Cet apologue d’un grand poète romantique est une leçon de stoïcisme. |
| Poème | Les Joujoux de la morte |
| Auteur | Théophile Gautier |
| Extrait | La petite Marie est morte, Et son cercueil est si peu long Qu'il tient sous le bras qui l'emporte Comme un étui de violon. |
| Recueil | Emaux et camées |
| Particularités | Dans ce recueil qui apparut comme un manifeste de la théorie de l’Art pour l’art, ce poème détonne par sa simplicité émouvante. |
| Poème | Mors |
| Auteur | Victor Hugo |
| Extrait | Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ. Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant, Noir squelette laissant passer le crépuscule. |
| Recueil | Les Contemplations |
| Particularités | Le recueil est une sorte d’autobiographie en vers, dont une partie évoque la fille du poète, morte à Villequier. |
| Poème | La Mort des amants |
| Auteur | Charles Baudelaire |
| Extrait | Nous aurons des lits pleins d'odeurs légères, Des divans profonds comme des tombeaux, Et d'étranges fleurs sur des étagères, Ecloses pour nous sous des cieux plus beaux. |
| Recueil | Les Fleurs du mal |
| Particularités | Le poème appartient à une section du recueil dans laquelle on trouve aussi La Mort des artistes, La Mort des pauvres ou Le Voyage. |
| Poème | La Mort |
| Auteur | Paul Verlaine |
| Extrait | Riche, vieux, jeune, pauvre, à son lugubre empire Tout le monde obéit ; dans le cœur des mortels Le monstre plonge, hélas ! ses ongles de vampire ! Il s’acharne aux enfants, tout comme aux criminels. |
| Recueil | Poèmes saturniens |
| Particularités | Ce poème, écrit à l’adolescence et dédié à Victor Hugo, figure dans le premier recueil de l’auteur, encore marqué par le romantisme, avant son évolution vers le symbolisme. |
| Poème | Le Dormeur du val |
| Auteur | Arthur Rimbaud |
| Extrait | Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue, Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu, Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue, Pâle dans son lit vert où la lumière pleut. |
| Recueil | Second cahier de Douai |
| Particularités | Ce sonnet, écrit pendant la guerre franco-prussienne, est construit de telle sorte que, malgré les indices semés au fil du poème, son sens ne se révèle explicitement qu’au dernier vers. |
| Poème | Le Condamné à mort |
| Auteur | Jean Genet |
| Extrait | Où sans vieillir je meurs je t’aime ô ma prison La vie de moi s’écoule à la mort enlacée. Leur valse lente et lourde à l’envers est dansée Chacune dévidant sa sublime raison L’une à l’autre opposée. |
| Particularités | Le poème est dédié à Maurice Pilorge, un jeune assassin homosexuel qui a été guillotiné pour avoir tué son amant. Il a été mis en scène par Jeanne Moreau et Etienne Daho. |
| Poème | Notre vie |
| Auteur | Paul Eluard |
| Extrait | Masque de neige sur la terre et sous la terre Source des larmes dans la nuit masque d'aveugle Mon passé se dissout je fais place au silence |
| Recueil | Le Temps déborde |
| Particularités | Le poème évoque la disparition de la deuxième épouse du poète, Marie Benz, dite Nush. |
| Poème | Quand j’aurai du vent dans mon crâne |
| Auteur | Boris Vian |
| Extrait | Et puis je n’aurai plus Ce phosphore un peu mou Cerveau qui me servit A me prévoir sans vie Les osses tout verts, le crâne venteux Ah comme j’ai mal de devenir vieux. |
| Recueil | Je voudrais pas crever |
| Particularités | Poème d'un artiste (écrivain et musicien) mort à trente-neuf ans. Le poème a été chanté par Serge Reggiani. |