À Rome, sa ville natale, seule femme apprentie parmi 2 000 hommes dans le quartier des peintres, elle peint à 17 ans ce tableau sur un thème biblique connu ; un des deux voyeurs a les boucles brunes d'Agostino Tassi, qui la violera l'année suivante.
Cette héroïne mythologique qui se pâme sous une pluie d'or, a les traits d'Artemisia, comme, à vrai dire, toutes ses héroïnes. Les commanditaires voulaient avoir le portrait de ce phénomène de la nature : une femme qui peint comme un homme !
Scène violente, reprenant le récit biblique d'une femme qui, pour sauver sa ville assiégée par un tyran, le séduit et le tue. Exprimant peut-être un désir de revanche, le tableau évoque-à l'envers-la scène du viol de l'artiste par son maître de dessin.
Mariée à un peintre complaisant après la condamnation de son agresseur, elle part vivre à Florence, libre et autonome mais encore traumatisée : elle se représente tenant à la main la palme attribuée dans l'iconographie chrétienne aux saints martyrisés.
Représentation d'une scène biblique proche de celle de Judith et Holopherne : la fille d'Hérodiade obtient de son beau-père Hérode qu'il lui livre sur un plateau la tête du prédicateur juif qu'il a fait enfermer dans un puits pour éviter ses critiques.
Allégorie de l'inclination à la Peinture (1616) (6 / 13)
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Allégorie de l'inclination à la Peinture
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Le petit-neveu de Michel-Ange ayant commandé à Artemisia pour la Villa Buonarroti à Florence, une Allégorie de tous les Penchants artistiques, elle se représenta elle-même toute nue, mais un héritier du tableau recouvrira cette trop séduisante anatomie.
Tableau rappelant le drame de l'artiste, et dont la figure principale reproduit le profil de la célèbre statue du David de Michel-Ange, l'épée de la justicière remplaçant ici la fronde du justicier. Il fut acheté par le grand duc de Florence, Cosme II.
Une scène historique : le suicide d'une célèbre reine d'Égypte qui préféra mourir plutôt qu'être emmenée en esclavage à Rome. Pour Artemisia, un acte dicté par le sentiment de l'honneur, un exemple du courage dont une femme est capable.
Saint Sébastien soigné par sainte Irène (1630) (9 / 13)
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Saint Sébastien soigné par sainte Irène
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Tableau mettant l'accent sur l'initiative courageuse d'une femme romaine qui aurait retiré du corps d'un saint martyr les flèches dont, lié à un poteau, il avait été criblé. Scène traitée à la manière du Caravage, grand ami d'Orazio, le père d'Artémisia.
Artemisia en musicienne : elle est devenue une femme cultivée pratiquant tous les arts, alors qu'elle savait à peine lire et écrire à l'époque de son procès. Pas étonnant qu'elle soit au XXIe siècle une icône du féminisme.
Une femme forte de la Bible : sollicitée par les Philistins ennemis d'Israël, elle se libéra de la tutelle du général israélite qui l'aimait, en lui coupant les cheveux, dans lesquels elle avait découvert que résidait sa force exceptionnelle.
Autoportrait en allégorie de la peinture (1639) (12 / 13)
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Autoportrait en allégorie de la peinture
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À Londres, où elle a rejoint son père, elle se peint dans ce tableau conservé à Windsor, non pas sagement assise devant sa toile, l'œil tourné vers le spectateur, mais manches relevées jusqu'au coude, chevelure en désordre, livrant un combat physique.
Évocation d'une femme de caractère, qui refusa de se soumettre à la loi du plus fort : elle se suicida après avoir été violée, événement qui marqua la fin de la monarchie et l'avènement de la République à Rome.