Assemblée de dix individus (parmi lesquels un moine franciscain, un prêtre et une religieuse), débauchés, gloutons et ivrognes, voguant sur une barque sans voile ni gouvernail, à la dérive : illustration de la folie pécheresse qui éloigne de Dieu.
Opération de la "lithotomie" : un chirurgien, vêtu de noir, armé de tenailles, pinces, crochets, enlève de la tête du malade après trépanation, l'objet dont la présence dans le cerveau est jugée responsable du "haut mal".
Procession de pauvres gens, accablés de souffrances : yeux écarquillés, gosiers béants, ils vont en vociférant à la fontaine miraculeuse du saint patron de Madrid, avec l'espoir d'une guérison, d'un bonheur. Folie de la superstition et du fanatisme.
L'hospice, l'univers des fous : nus, apparemment sauvages, coiffés de plumes ou d'un tricorne ou d'une tiare, ils se livrent à des activités grotesques dans une sorte de cave angoissante, mal éclairée par une haute fenêtre grillagée.
La Monomane de l'envie ou La Hyène de la Salpêtrière
Année
1820
Présentation
Portrait réaliste d'une malade mentale, dont la pathologie se caractérise par une fixation de l'esprit sur un objet unique. Quelle intense convoitise peut ainsi crisper sa bouche et fixer son regard exorbité ?
Portrait d'un malade mental souffrant d'un trouble obsessionnel compulsif. On croit encore au début du XIXe siècle qu'il existe un rapport entre les traits du visage et l'état de santé mentale d'un individu.
Mythe antique traité par un peintre romantique : une magicienne, répudiée par le héros qu'elle aime, va, dans une crise de rage furieuse, tuer leurs deux enfants. Elle a le glaive en main ; l'ombre qui barre son visage, c'est la folie qui l'aveugle.
Autoportrait d'un peintre révélant la tristesse attachée à son cœur comme un vampire. Les yeux expriment une grande frayeur et il semble vouloir s'arracher les cheveux des deux mains.
Œuvre d'un peintre chef de file du mouvement vériste italien, montrant les procédés utilisés dans un hospice florentin pour "tenir" les plus indociles des malades : chaînes aux pieds, camisoles de force.
Evocation du geste humanitaire d'un célèbre aliéniste de l'époque, qui libère de leurs chaînes les fous et les folles des hospices parisiens. En reconnaissant en eux un reste de raison exploitable pour une guérison, il fonde la psychiatrie moderne.
Tableau le plus connu d'un peintre académique ; il représente un célèbre neurologue de la fin du XIXe siècle, examinant une patiente hystérique lors d'une de ses fameuses "leçons du mardi".
Œuvre expressionniste, née à la suite d'un épisode hallucinatoire vécu par un peintre norvégien, et qui symbolise l'homme moderne emporté par une crise d'angoisse existentielle.
Un corps frêle, squelettique, tremblant, un visage inexpressif, une tête enfoncée dans les épaules, des mains disproportionnées et terrifiantes, un regard vide fixant le spectateur : cette jeune fille reflète-t-elle les angoisses du peintre ?
Portrait d'un névrosé par lui-même : la position générale du corps, les contorsions des bras, le visage grimaçant, le strabisme important, sont révélateurs d'un esprit dérangé.